La réalité du multimodal dans la formation

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Le multimodal apparaît de plus en plus comme un enjeu majeur en Europe face aux défis environnementaux et à la performance du transport. Un système que les chargeurs utilisent peu. « En 15 ans de présence dans la galaxie Mulliez, je n’ai vu que quatre personnes proposer des produits multimodaux », a commencé par indiquer François Soulet de Brugières, ancien responsable logistique de Mulliez et du Port autonome de Dunkerque et vice-président du Centre atlantique de short sea shipping européen (Case) qu’il a créé pour permettre aux entreprises d’intégrer ce concept dans leurs chaînes d’approvisionnement. Le principe de cet organisme de formation repose sur deux principes: une formation centrée sur la rencontre avec les opérateurs de terrain, d’une part, et sur une période courte (environ trois jours et demi).

Le public visé par ces formations est composé de trois catégories. D’une part, il reçoit des directions générales d’entreprises. « Nous souhaitons les mettre face aux réalités de la logistique de terrain », précise François Soulet de Brugières. D’autre part, ces formations sont aussi destinées aux personnels qui ont des choix logistiques dans les entreprises sans pour autant être des logisticiens. Enfin, aux logisticiens qui travaillent souvent sur des concepts « sans avoir jamais vu un navire ».

Une formation de trois jours et demi

À Barcelone, l’Escola europea de short sea shipping (EESSS) dispense des cours avec le même objectif. « Deux formations complémentaires », souligne Jean-Marie Millour, délégué général du Bureau de promotion du short sea shipping en France.

Ces deux formations proposent des cursus courts sur trois jours et demi. Le principe général est avant tout de plonger les auditeurs dans la réalité quotidienne du transport et notamment les aspects du short sea. Tant par le Case que par l’EESSS, les personnes embarquent à bord d’un navire qui relie deux ports en Europe. Le Case a choisi d’embarquer sur les navires de la ligne Montoir-Gijón ou ceux reliant Dunkerque-Douvres et Calais. Pour l’école de Barcelone, les élèves montent sur les navires de Grimaldi reliant le port de Barcelone à ceux de Gènes et de Civitavecchia.

Au travers de ces journées de voyage, les auditeurs peuvent prendre conscience des problématiques des autoroutes de la mer, de la réalité d’un port, des transports routier, ferroviaire et fluvial. « Le chargeur est un animal peureux. Il est sur ses gardes et attend de voir si les solutions nouvelles sont viables sur le long terme. Il faut pour cela lui exposer les différents systèmes qui existent et lui montrer que les modes ne doivent pas être cloisonnés », indique François Soulet de Brugières.

« Nous souhaitons former des professionnels du secteur à concevoir des services compétitifs et des chaînes logistiques efficaces en utilisant les ports comme points centraux pour l’échange modal », a rappelé Édouard Rodès, directeur de l’EESSS. Depuis sa création en 2006, l’école travaille beaucoup sur le développement du short sea au travers de ses cours (cursus Optimed sur la mise en place d’autoroutes de la mer entre la Méditerranée occidentale et la Méditerranée orientale), le projet de guichet unique sur le réseau européen TEN-T, l’informatique portuaire et le ferroviaire. En outre, l’EESSS a planté ses premiers jalons à l’international avec la formation sur les systèmes multimodaux des cadres du ministère brésilien en charge des Transports.

Dans ces deux organismes de formation, les cours sont dispensés en français, anglais ou espagnol. « L’idéal est de le faire en une seule langue et pour un type de professionnel », rappellent les deux responsables des organismes de formation.

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