L’époque de l’automne et de l’hiver est propice aux grands rassemblements télévisuels pour demander aux citoyens de participer financièrement aux grandes causes nationales. Nous connaissons tous le Téléthon pour la recherche sur la mucoviscidose, le Sidathon ou autre soirée qui annulent vos programmes télévisuels habituels. Et pourquoi ne pas proposer un « shortseathon »? La situation est devenue inquiétante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, LD Lines réfléchit à la suite à donner à la ligne entre Montoir et Gijón. Sera-t-elle encore opérationnelle demain? Si les gouvernements ne mettent pas la main au portefeuille, la ligne pourrait couler. Même si Suardiaz arrive sur le port de Montoir avec une nouvelle offre, la fin de cette ligne montre les limites de l’exercice. Et que dire de DFDS? La filiale de l’armateur danois, dont LD Lines est actionnaire à 20 %, a annoncé son projet de fermeture de la liaison entre Le Havre et Portsmouth. Un marché transmanche en surcapacité et l’entrée en vigueur de l’annexe VI de Marpol pourraient avoir raison de cette liaison. Le short sea en France ne prend pas. Déjà dans les années 1990 et 2000, des essais entre Toulon et Civitavecchia, entre Bayonne et Le Havre ont échoué faute d’aide sur le long terme. Pourquoi ne pas initier une grande soirée nationale sur le sujet pour expliquer l’intérêt du report modal? Les citoyens sont appelés à financer la recherche des laboratoires privés, en l’absence d’une véritable politique de recherche gouvernementale. Quitte à vivre plus longtemps, autant faire en sorte que l’air ambiant soit respirable.
Édito
Shortseathon
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