Tout comme l’histoire de l’estuaire de la Loire, la construction navale reste imprégnée par la mémoire du Cap Horn. Les chantiers navals encaissent d’abord la victoire de la vapeur sur la voile, avant que la marine en bois ne soit supplantée par les coques en fer, avant l’acier. Entre 1889 et 1921, les armateurs nantais et nazairiens exploitent 150 voiliers cap-horniers, soit la moitié de la flotte française. Sur 230 navires construits, 147 sont sortis des chantiers nantais et nazairien. On les voit peu aux quais de Nantes: les routes du commerce maritime relient généralement un port anglais pour charger du charbon, au Pacifique, Chili, Nouvelle-Calédonie, via le Cap Horn. En décembre 1902, la fin des aides publiques (des primes à la navale de la loi de 1893) sonne le glas de l’activité cap-hornière des armements nantais. Les sous-marins allemands du premier conflit mondial en envoient quelques-uns par le fond, le reste finissant désaffecté dans le canal de la Martinière, dérivation de la Basse-Loire inaugurée en 1892 et folie d’ingénieurs, qui n’aura servi que vingt ans, après dix ans de chantier pharaoniques. Ironie de l’histoire, le canal devait justement développer le trafic de navires vite devenu obsolètes. Cette exposition propose une démonstration en trois, quatre et cinq mâts, illustrée par des plans de construction, des photos, de la vaisselle armoriée, des documents et objets originaux comme une chaise longue en toile à voile ou des cerclages en laiton de barre à roue.
« Nantes, port cap-hornier ».
Maison des hommes et des techniques, 2 bis, bd Léon-Bureau, Nantes
Tél.: 02 40 08 20 22 – Site:
Conférences sur place de Frédéric Grellier, auteur de « Trésors cap-horniers », les 24 octobre et 28 novembre à 15 h.