La CGT évoque le déficit

Côté syndicat, on se dit « à moitié surpris » de l’annonce de DFDS Seaways France de son projet de fermeture de la ligne Le Havre-Ports­mouth. « Le Seven-Sister, qui assure la rotation, appartient au Conseil général. Nous espérions que la ligne serait au moins maintenue jusqu’à la fin 2015, car récemment le syndicat mixte de promotion de l’activité transmanche a prolongé d’un an la délégation de service publique qui devait se terminer fin juin pour la ligne Dieppe-Newhaven. Le Havre est un service annexe », explique Rodolphe Gorand, délégué CGT des sédentaires chez DFDS au Havre. Le responsable évoque un déficit de 4 M€ à l’époque du Norman-Voyager, puis un déficit ramené à 1,5 M€ plus récemment avec le Seven-Sister. « Le Norman-Voyager était coûteux. C’est ce qui a amené la direction à mettre sur la ligne le Seven-Sister, moins cher à exploiter. Dans cette affaire, nous avons le sentiment que la direction n’a pas vraiment fait la promotion de cette ligne. On a tout fait pour permettre l’installation de Brittany Ferries. Dans un premier temps, l’arrivée de cette compagnie ne nous a pas impactés, mais le résultat est là. Certains disent que Brittany est venu au Havre pour nous évincer puis repartir, ce qui leur permettrait de recentrer toute l’activité sur Caen Ouistreham. Finalement, ils vont peut-être rester. Le Seven-Sister n’a que 50 cabines à bord. Une partie de la clientèle, faute de cabines, a renoncé à venir chez nous notamment pour les rotations de nuit. Ils sont partis chez Brittany Ferries. » Rodolphe Gorand indique que le syndicat mixte de promotion de l’activité transmanche a demandé à la direction de DFDS Seaways de travailler sur un projet de deux navires sur Dieppe. « C’est une manière de rassurer le personnel navigant qui assure Le Havre-Ports­mouth, mais nous n’y croyons pas. » Le Seven-Sister, qui assure une traversée par jour, est actuellement armé par 90 membres d’équipage. Trente postes pourraient être supprimés si l’arrêt de la ligne était confirmé.