Cet exosquelette d’assistance à l’effort est destiné aux ouvriers mesurant entre 1,60 et 1,85 m. Son poids de 28 kg ne repose pas sur le corps de son utilisateur qui place chacun de ses pieds dans une sorte de sabot. Faite de fibres de carbone, d’alliage d’aluminium et d’acier, cette structure motorisée suit chaque mouvement de l’utilisateur. Sa batterie lui autorise une autonomie de trois heures et le levage d’une charge de 30 kg grâce à une sorte de portique qui passe au dessous des épaules. L’idée à court terme est d’arriver à soulever 100 kg.
Selon le chef de projet sud-coréen, les ouvriers sont satisfaits de l’expérimentation mais regrettent sa lenteur dans l’opération de levage. En outre, tous les mouvements ne peuvent, à ce jour, être correctement suivis. Le passage sur un plan incliné ou glissant est hasardeux. Le mouvement de torsion du buste est impossible. « Cela fait plus de dix ans que nous développons des robots et des systèmes d’automatisation de la construction navale. Il nous faut encore un peu de temps pour que nos salariés puissent soulever sans effort des pièces de navire plus lourdes qu’eux », conclut le chef du projet.
En France aussi
L’idée d’assister l’homme voire de décupler ses capacités physiques fait fantasmer particulièrement l’armée américaine et, dans une moindre mesure, le corps médical qui cherche, lui, à réduire ou éliminer les troubles musculo-squelettiques au travail. En France, la société L’Aigle a développé depuis un an un département, Exhauss, spécialisé dans la conception, la fabrication et la vente de « demi »-exosquelettes (assistance des bras uniquement) mécaniques destinés à la logistique, au BTP ou à certaines opérations sur les chaînes de production. Sa limite de charge est de 30 kg (6 kg pour l’appareil lui-même et donc 24 kg de charge utile). Il n’est guère envisageable d’aller au-delà car ce dispositif repose sur le bassin du salarié, donc sur ses jambes et au-delà d’une trentaine de kilos, il faut d’abord former le salarié dans une salle de sport.
L’exosquelette français est actuellement testé par un grand du BTP qui souhaite rester discret. Il devrait l’être prochainement par STX France.