Au niveau national, l’Italie a importé l’an dernier 3,9 Mt de blé, 4 Mt de mais et 640 000 d’orge. Selon les estimations du port de Savone et d’un opérateur de secteur local qui réclame l’anonymat, quelque 450 000 t, au maximum 500 000 t, ont transité dans le port de Savone. « Le trafic est en pleine récession, d’abord en raison des changements d’habitudes des Italiens en termes de consommation, et puis à cause de la concurrence des transports routiers et ferroviaires », analyse cet opérateur de secteur. En d’autres termes, le grain provenant des pays de l’Est ou encore d’Allemagne et d’Autriche transite par voie ferrée ou routière. « Il faut voir le rapport qualité-prix-convenance. Les grains en provenance des États-Unis et du Canada par exemple, sont d’une qualité inférieure et les coûts de transport supérieurs. La demande, et plus encore en période de crise, se tourne donc vers les producteurs des anciennes républiques du rideau de fer et l’Europe du Nord », explique l’opérateur. Il ajoute qu’avec la crise, c’est-à-dire depuis trois ans, les arrivages via la mer dans le port de Savone ont chuté d’année en année.
Alors que faire pour éviter la fermeture des silos et une crise de secteur avec des répercussions sur l’emploi dont Savone se passerait bien?
Questions sans réponse
Difficile d’obtenir des réponses, les gens du port n’étant pas particulièrement bavards. L’idée est probablement de faire le gros dos, de multiplier les contacts avec les fournisseurs des pays de l’Est pour les convaincre que le trafic maritime, notamment en Italie, est plus sûr que la circulation routière pour des raisons liées à l’état des infrastructures. Et souhaiter aussi, que la prochaine campagne céréalière ne subira pas les contrecoups de la crise ukrainienne, une baisse des importations impliquant automatiquement une nouvelle poussée vers le bas des arrivages à Savone.