Encore une bonne campagne céréalière pour le port de Ravenne qui monte à nouveau sur la plus haute marche du podium dans le hit-parade des sites italiens.
Avantagé par sa position géographique avec la plaine du Pô qui profite des largesses du trafic céréalier dans ce port, Ravenne fait état d’un bilan provisoire de 3,4 Mt de céréales et farines toutes catégories confondues selon les calculs de l’autorité portuaire et des professionnels de secteur. « Contrairement à d’autres ports italiens plus spécialisés dans le trafic de conteneurs, Ravenne a une véritable vocation en ce qui concerne les arrivages via mer de marchandises comme les céréales », analyse Marco Migliorelli de l’agence maritime Viglienzone Adriatica srl, membre de Assoporti, l’association des ports italiens.
Nouveaux investissements
Pour l’heure, la crise ukrainienne n’a pas eu de répercussions comme le montrent les chiffres concernant les importations en Italie durant la campagne 2013-2014 comme le craignaient certains experts de secteur. Durant l’année 2013, 600 000 t de blé, et 750 000 t de maïs ont transité dans le port. En ce qui concerne le premier semestre de l’année en cours, le bilan fait état de 210 000 t de blé et 460 000 t de maïs. Côté provenance, le blé arrive principalement de France, « un fournisseur essentiel pour l’Italie qui est “céréales-dépendante” en raison de la faiblesse de sa production », confie un expert de secteur, avec 1 Mt. Le reste provient des pays de l’Est comme la Bulgarie (500 000 t), la Hongrie (400 000 t), la Roumanie (160 000 t), la Croatie (150 000 t) et des anciennes républiques du maréchal Tito avec la Slovénie (70 000 t) et la Slovaquie (70 000 t). La péninsule fait aussi ses courses en Russie (60 000), en Autriche (300 000 t), en Allemagne (280 000 t) et aux États-Unis (240 000 t). Contrairement à d’autres ports, comme Savone par exemple, qui observent avec une pointe d’angoisse, la percée insidieuse du transport sur rail et réseaux routiers plus compétitifs en termes de coûts – à condition toutefois que les infrastructures soient en bon état de marche, ce qui n’est pas toujours le cas de l’autre côté des Alpes – le port de Ravenna continue de miser sur le maritime.
Le port de La Spezia démolit ses derniers silos
Avec la démolition des derniers silos Monfer construits il y a cinquante ans, le port de La Spezia a terminé sa reconversion et dit adieu aux trafics céréaliers. La structure construite dans les années soixante-dix et qui vient d’être détruite, était composée de silos d’une hauteur de 40 m, d’une tour centrale comprenant des escaliers de service, des salles de filtrage, des balances pour peser les céréales et des appareils de pompage. L’opération de reconversion du port avait débuté en 2010 avec le démantèlement des structures appartenant au groupe Coke. Un an plus tard, la destruction de deux silos a prouvé que le port voulait changer de vocation.