Malgré une campagne « pas extraordinaire », selon les termes de Laurent Mouillie, directeur commercial du port pour la CCI de Narbonne, gestionnaire, Port-la-Nouvelle connaît une hausse de près de 30 % de son trafic céréales en 2014. « Les bonnes années, nous pouvons atteindre 850 000 t », indique-t-il pour expliquer son commentaire en demi-teinte. Avec un trafic de près de 700 000 t, Port-la-Nouvelle reprend toutefois des couleurs après une campagne 2013 à 537 000 t. Et même si 2015 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices, « il a beaucoup plu dans les champs, le blé ne peut pas rentrer dans les espaces de stockage », ajoute Laurent Mouillie, il faut rester positif. « Nous avons une position de leadership sur le blé dur que nous ne comptons pas perdre. »
L’avantage de la proximité
Pour cette céréale qui s’exporte sur le pourtour méditerranéen, Port-la-Nouvelle bénéficie de la proximité de la zone d’apport, mais aussi de la proximité des marchés clients: « Notre premier marché est l’Italie, puis viennent la Grèce, l’Algérie, éventuellement le Maroc et la Tunisie. L’avantage que nous avons, c’est la proximité. Le blé dur a tout intérêt, vu ses débouchés, à être exporté par un port méditerranéen. » Par ailleurs, les deux embranchements ferroviaires permettent un apport depuis le centre de la France, notamment la zone de Châteauroux. Et Laurent Moullie regarde plus loin. La perspective de développement du port, propriété de la région Languedoc-Roussillon, permet d’envisager des croissances importantes du trafic, à moyen terme. « Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est le tirant d’eau, note-t-il. Nous devons suivre l’évolution de la taille des navires si nous voulons conquérir de nouveaux marchés. » Au stade des études, l’extension du port est envisagée pour 2020. Elle doit permettre de passer de 8 à 14,5 m de tirant d’eau, avec des quais neufs. « Ce sera largement suffisant pour faire de nouvelles exportations céréalières », indique Laurent Mouillie. Le début de la construction est attendu au plus tôt en 2016. « À l’échelle portuaire, c’est demain », conclut-il.