La récolte mondiale de blé a franchi en 2013 le cap historique des 700 Mt à 710 Mt, un chiffre supérieur de 8 % à la campagne précédente (récolte 2012) de 655 Mt, d’après les données du CIC (Conseil international des céréales). Ce haut niveau de production trouve son origine dans le double phénomène d’un accroissement des surfaces (+ 2 %) et d’une augmentation des rendements (+ 6 %). La quasi-totalité des pays producteurs a connu une progression de ses volumes. Par rapport à la campagne 2012-2013, la consommation au cours de l’année 2013-2014 a été inférieure à la production (691 Mt). Les échanges sont évalués à un peu plus de 150 Mt, un seuil jamais atteint jusqu’à présent. Au niveau des pays importateurs, l’Égypte demeure le premier au monde avec un volume de plus de 10 Mt pour l’année qui vient de s’achever, devant la Chine qui a vu ses importations croître. À noter également que l’Arabie Saoudite continue de réduire sa production domestique de blé et y substitue des importations (elles se sont accrues de 60 % l’année dernière).
Concernant l’orge, la production mondiale était évaluée pour 2013-2014 à près de 145 Mt contre 130 Mt un an plus tôt. C’est le meilleur résultat depuis la campagne 2009-2010. L’Union européenne demeure le premier producteur au monde, devant la zone RUK (Russie, Ukraine, Kazakhstan). Côté importateurs, l’Arabie Saoudite occupe toujours la première position avec 8,5 Mt. Enfin la production de maïs a fortement progressé, passant, d’après les chiffres du CIC, de 861 Mt en 2012-2013 à 974 Mt en 2013-2014.
Union européenne: du nouveau à l’Est
Au niveau de l’Union européenne, la production céréalière a sensiblement progressé au cours de la campagne 2013-2014. Selon les chiffres de l’UE, le volume total de la production, toutes céréales confondues, atteint 301,9 Mt contre 276 Mt un an plus tôt. Le blé dépasse les 142 Mt, soit 10 Mt de plus que pour la campagne 2012-2013.
Si la France et l’Allemagne demeurent – et de loin – les deux premiers pays producteurs de céréales dans l’Union, plusieurs États moins habitués à une présence à l’exportation sur pays tiers émergent. Il s’agit tout d’abord de la Roumanie qui a réalisé 15 % des exportations de l’UE sur les dix premiers mois de campagne. Elle a été, au cours de la campagne 2013-2014, le premier fournisseur du GASC, l’organe public d’importation de blé d’Égypte, devant la Russie. À noter également la présence sur le marché des pays baltes, et en particulier de la Lituanie. D’après les chiffres de Union européenne, ce pays a réalisé 6 % des exportations de l’UE sur pays tiers (dixmois).
France: hausse des sorties de blé sur pays tiers
Pour la campagne qui vient de s’achever, la France a expédié 19 Mt de blé, selon les dernières prévisions de FranceAgriMer. Il faut remonter à la campagne 2010-2011 pour trouver un niveau supérieur (19,7 Mt), une année marquée par l’absence de la Russie (sécheresse). Globalement, la France avait réalisé une production de 36,8 Mt de blé tendre à l’été 2013 (+ 3,3 %). Les exportations sont donc évaluées à 19 Mt (+ 10,9 %), dont 12,2 Mt (+ 23,2 %) sur pays tiers et 6,8 Mt (− 5,9 %) vers les pays de l’Union européenne. L’Algérie s’est positionnée comme le premier client de la France avec 5,6 Mt. Pour sa part, la production d’orge a été marquée d’un retrait de 9 % à 10,3 Mt, les exportations étant en baisse de 16 % à 5 Mt… (le niveau des sorties de 2012-2013, soit 6 Mt, marquait un record). La contraction a affecté principalement les livraisons vers l’UE (baisse sur l’Espagne notamment), les destinations pays tiers étant relativement stables (exportations vers l’Arabie Saoudite). Enfin, la récolte de maïs s’est élevée à 14,5 Mt (− 5,6 %) avec un niveau d’exportation en baisse à 5,1 Mt. Le marché de cette céréale est essentiellement communautaire.
Au niveau portuaire, il faut souligner les bons résultats enregistrés par plusieurs ports. Dunkerque a engrangé un record absolu avec 2,4 Mt, tandis qu’à Rouen, premier port exportateur d’Europe pour les céréales, le tonnage expédié progressait de 12 % à plus de 7,4 Mt, soit 1 Mt de plus que la moyenne des quinze dernières campagnes. Sur la façade Atlantique, les résultats sont très bons également à La Rochelle et à Nantes.
J.-C. C.