Excellente campagne, malgré le manque de protéine

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« Dès les premières coupes, nous avons su que le taux de protéine était plus faible que d’habitude », indique Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique. La campagne 2013-2014 a été marquée par ce manque de protéine dans les blés panifiables. La Sica, comme la Socomac-Groupe Soufflet, ont dû s’adapter à cette contrainte et convaincre les clients du port charentais. « Ce n’a pas toujours été simple, mais le succès a quand même été là. » Quant aux blés durs, les qualités étaient, là encore, hétérogènes, contraignant la Socomac à proposer trois différents niveaux de qualité au lieu d’un seul habituellement. Malgré ces handicaps, la dernière campagne a été « un excellent cru », de l’avis des deux acteurs de la filière céréales, et reste parmi les trois meilleures dans l’histoire du port, avec 3,85 Mt. Elle n’a cependant pas atteint les sommets de la précédente qui culminait à 4,7 Mt.

Les clients traditionnels, Algérie et Afrique de l’Ouest, qui représentent le tiers de l’activité des silos, ont pu être servis sans problème. De nouvelles destinations sont aussi apparues, comme le Maroc, à destination duquel ont été réalisés 10 % des chargements de navires, ou le maintien de l’Arabie Saoudite pour des orges fourragères. Les pays tiers sont, de fait, de plus en plus présents et représentent aujourd’hui 80 à 85 % des exportations, contre 70 % il y a quelques années.

Le ferroviaire continue de progresser, notamment grâce à la Socomac, et représente aujourd’hui 30 % de l’acheminement des céréales. La taille des navires va elle aussi en augmentant. Sur la dernière campagne, près d’une vingtaine de Panamax ont été chargés, contre cinq les années précédentes. En deux campagnes, la moyenne de chargement est passée de 15 000 à 25 000 t.

Accueillir des navires de plus de 100 000 tonnes

Les travaux réalisés sur le quai Lombard, exploité par la Sica, se sont terminés au printemps dernier. Ses 600 m linéaires et les travaux réalisés par le port pour approfondir encore les fonds rochelais, lui permettront d’accueillir des navires de plus de 100 000 t. De son côté, la Socomac prévoit l’aménagement d’un silo bord à quai de 60 000 t. Actuellement, la société charge les navires par brouettage et sauterelles. Le nouvel équipement devrait être achevé en 2016.

Le démarrage de la nouvelle campagne est « très violent », selon les termes de Jean-François Rabu, directeur de la Socomac. « Contrairement aux autres régions de France, les moissons en Poitou-Charentes se sont faites avant les pluies, ce qui donne une excellente qualité boulangère. » Quant aux orges de brasserie, elles ont des taux de protéine supérieurs à dix alors qu’ils n’avaient pas atteint le chiffre de neuf la campagne précédente.

Cela profite évidemment au port rochelais. La Sica Atlantique a réalisé en juillet le plus gros mois de son histoire. Et la Socomac a chargé 260 000 t en août, contre 110 000 à 120 000 t habituellement. Elle prévoit d’atteindre les 600 000 t, la moitié de son tonnage annuel normal, dès la fin septembre. Parmi les clients, la Socomac retrouve le Yémen, le Sénégal et la Côte d’Ivoire et voit même apparaître Cuba, qui s’approvisionnait habituellement à Rouen.

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