Le trafic céréalier à Lorient est directement lié aux besoins des fabricants d’aliment du bétail de la filière bretonne. Or, les usines de fabrication d’alimentation du bétail ont dû réduire leur production de 16 % depuis 2001, une crise qui a pris une nouvelle ampleur avec les problèmes liés à la production avicole. Le trafic céréalier souffre toujours de cette crise. Seuls les tonnages destinés aux aliments pour bovins progressent, grâce notamment à des marchés laitiers maintenus.
Du maïs importé exclusivement d’Ukraine
Un point positif qu’il faut relativiser puisqu’ils ne représentent qu’un sixième des marchés de l’alimentation du bétail. Sur les quais de Lorient, la campagne 2014 enregistre 86 441 t de céréales, exclusivement du maïs en grains, entièrement importé d’Ukraine et destiné au marché de l’alimentation animale des élevages bretons, porcins ou volaillers. « Ces cargaisons de maïs nous arrivent par trois navires de 25 000 à 30 000 tonnes », précise Jean-Luc Kermarrec. À l’export, 12 000 t de maïs ont aussi été dirigées vers l’Irlande et la Grande-Bretagne, pour nourrir pareillement les marchés locaux de l’alimentation du bétail.
Les tonnages des céréales sortent d’années marquées par le signe du yoyo sur les quais de Lorient. L’inventaire des tonnages annuels atteste de la fragilité de ces trafics. En 2009, Lorient traitait 60 000 t de céréales et a fait plus que doubler la mise en 2010 avec 130 000 t, dont 84 000 t de blé fourrager en provenance de Pologne, du Danemark, d’Allemagne (en raison du prix des blés français partis à l’export), le reste de la charge étant composé de maïs. La campagne 2012 sera une année blanche, sans la moindre cargaison céréalière débarquée ou embarquée. Les affaires ont pourtant repris depuis, en 2013, avec 75 000 t de maïs ukrainien.