SNCM: le blocage perdure

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« Il faut que la grève s’arrête », a déclaré le Premier ministre sur le plateau de TF1 le 8 juillet, car l’entreprise « est en danger de mort ». Une sorte de réponse au courrier daté du 7 juillet que la Fédération nationale de syndicats maritimes CGT et la Fédération des officiers de la marine marchande lui ont envoyé. Ils regrettent que Manuel Valls « ait attendu le 11e jour de grève – en tout début de saison – pour sortir du bois et montrer son vrai visage ».

En effet, le 5 juillet, Frédéric Cuvillier a annoncé dans le quotidien La Provence que la « voie du redressement judiciaire » favorisée par la « direction de l’entreprise » est le « seul moyen pour redonner un avenir à la SNCM ». Les syndicats ont reçu un courrier en ce sens; ce qui a provoqué un vif agacement.

Depuis, les heures de négociations se succèdent avec Gilles Bélier, le « négociateur » nommé par le secrétaire d’État aux Transports. Le 9 juillet, on en était au 3e jour de discussion et on ne compte plus les interruptions. Les négociations devaient reprendre le 9 juillet vers 16 h.

Pour calmer le jeu, les collectivités locales, toutes tendances politiques confondues, ont proposé un « moratoire » excluant toute procédure judiciaire pendant quatre mois, le temps de trouver un repreneur sérieux. Et probablement de permettre la reprise du trafic maritime afin de réduire les risques d’affrontements en Corse avec les commerçants, entre autres. Plusieurs navires de la SNCM ont dû fuir les quais corses compte tenu de l’énervement local. À Marseille aussi le ton monte devant le nombre d’escales de paquebots annulées (37 000 passagers perdus) et la perte du trafic sur la Corse. Le Kalliste, roulier mixte de La Méridionale est toujours bloqué à quai par des personnels de la SNCM. Les deux autres navires de la filiale du groupe Stef partent maintenant de Toulon, ce qui entraîne des surcoûts pour les transporteurs routiers corses, entre autres.

L’intersyndicale est bien sûr favorable à ce moratoire. Transdev, moins, semble-t-il.

L’arrêt de la desserte de l’Algérie et de la Tunisie par les ferries de la SNCM intéresse peu.

Habituée à certaines pratiques peu compatibles avec le code pénal de la marine marchande, l’Association française des capitaines de navires dit « rester vigilante sur les pressions diverses qui pourraient être exercées sur les capitaines des navires concernés directement et indirectement par les mouvements et/ou protestations diverses ».

Condamnation de la France, pas de la SNCM

Contrairement à certaines affirmations, y compris de la tutelle, ce n’est pas la SNCM qui a été directement condamnée à rembourser deux fois 220 M€, mais l’État qui doit se faire rembourser ces sommes. Le 2 mai 2013, le communiqué de la Commission européenne « ordonne à la France de recouvrer certaines aides incompatibles reçues par la SNCM ». Ces aides, versées au titre du service complémentaire, devaient être remboursées dans les quatre mois. En novembre 2013, la Commission estime que les aides à la restructuration (220 M€) sont également illégales: elles doivent « maintenant être recouvrées par la France ». « Si un État membre ne met pas en œuvre une décision de récupération, la Commission peut saisir la Cour de Justice. (…) ».

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