Au port de Nantes Saint-Nazaire, c’est le premier accueil d’un paquebot de plus des 300 à 500 passagers, l’ordinaire de l’activité dans l’estuaire de la Loire, tournée jusqu’à présent vers Nantes, à quatre heures de l’embouchure avec la contrainte de ne pas dépasser 180 m de long sous peine de ne pouvoir faire demi-tour. L’accueil de l’Oceana, veulent croire les autorités portuaires, donne le coup d’envoi d’un essor sur le marché de la croisière fondé sur l’attrait des armateurs pour la façade atlantique, la notoriété croissante de Nantes et les services du terminal à conteneurs.
Cette année, sur les 6 364 passagers prévus – il reste trois navires sur six à accueillir, début juillet et fin août –, l’Oceana en apporte à lui seul un tiers. L’an prochain, les grands paquebots devraient faire tripler la fréquentation. Les 14 escales programmées représentent un potentiel de 15 100 personnes sans compter les équipages. « Dans quelques années, il n’est pas impensable de voir accoster une vingtaine de navires par an. Comme à Lorient ou à Brest », estime James Le Cocq, responsable de l’accueil des paquebots chez Terminal du Grand Ouest (TGO), l’opérateur du terminal à conteneurs de Montoir-de-Bretagne. Il est un nouvel acteur local du marché de la croisière. Le terminal à conteneurs, à l’embouchure de l’estuaire, fait du port de Nantes Saint-Nazaire un port d’escale rapide. « À 1 h 30 de la prise des pilotes, accueil 24 h sur 24, 7 jours sur 7, quelles que soient les conditions météorologiques », vante James Le Cocq. Le centre de Saint-Nazaire est à 10 mn par le service de navettes en autocar. Le centre de Nantes est à une heure et la presqu’île de La Baule à une demi-heure. Les deux peuvent être visités dans la journée. « Les retours des compagnies de croisières sur notre nouveau lieu d’accueil sont excellents », insiste Olivier de Boüard, président du Club croisières de Nantes Saint-Nazaire.
Réorganisation du réceptif
Le dispositif d’accueil a évolué pour les paquebots attachés au débarquement au cœur de Nantes. Ils sont désormais accueillis au terminal à bois de Cheviré, plus au quai Wilson qui leur était réservé sur l’île de Nantes. Le dragage, pour deux paquebots seulement cette année, coûte trop cher au port.
Cette réorganisation du réceptif n’handicape pas la commercialisation de la destination, pour Laurence Paitel du Club Croisières de Nantes Saint-Nazaire: « Nantes jouit d’un début de notoriété dans le monde avec, en particulier, son éléphant dont nous faisons notre emblème sur les salons de la croisière, à Hambourg et Miami. La possibilité d’accueillir de grands paquebots facilite nos contacts avec les grandes compagnies américaines, anglaises ou allemandes. Nous ne serons jamais tête de ligne mais elles s’intéressent aux ports de la façade atlantique, à l’instar de Disney qui l’a annoncé officiellement. » La récolte n’est pas encore faite. Parmi les nouveaux armateurs, il y a tout de même cette année, outre le Britannique P&O (groupe Carnival), les Américains Holland America Line (Seattle) et Azamara, et l’an prochain, l’Allemand Aida pour pas moins de six escales.