En dix ans, le trafic passagers de croisière au Grand port maritime de la Martinique a faiblement diminué. En 2013, il a atteint 154 070 passagers croisières, soit une baisse de 3,7 % par rapport à 2004. Au cours de la décennie, ce trafic a connu plus de bas que de hauts. Des 160 000 en 2004 il est tombé à 69 179 en 2007 pour ensuite enregistrer une légère progression en 2009 et continuer de descendre jusqu’à 40 915 en 2011. Les deux dernières années sont à marquer d’une pierre blanche avec des progressions encourageantes. En 2013, le trafic revient à des niveaux de 2004 avec 154 070 passagers, soit une hausse de 40 % en un an.
Signe des temps du gigantisme maritime, la variation du nombre de passagers a été indépendante du nombre d’escales des navires. En 2013, le port a accueilli 110 escales de navires de croisières alors qu’en 2004, pour un trafic presqu’identique, ce sont 222 navires qui ont touché le port de Fort-de-France. La taille des navires s’est accrue de façon exponentielle au cours de ces années.
Un nombre de passagers qui ne cesse d’augmenter
Un autre point positif ressort de ces statistiques: le nombre de passagers en croisière basée à la Martinique n’a eu de cesse d’augmenter au cours de ces années. Ces passagers qui choisissent de démarrer leur périple dans le port martiniquais représentent pour le commerce local un apport important. Quand ils n’étaient que 17 000 en 2004, ils ont été 54 300 en 2013. En dix ans, ce nombre a triplé et sur la dernière année, il a augmenté de 120 %. Une tendance lourde dans le port martiniquais qui voit la proportion de passagers de croisières basées passer de 10 % à 32 % en dix ans. Les passagers en transit, à savoir ceux qui réalisent une escale, restent majoritaires et représentent 68 %.
La croisière est devenue un sujet d’actualité récurrent ces dernières années. Ensemble, le Comité martiniquais du tourisme, le port, les professionnels du tourisme comme les taxis et les autocaristes, les dockers et toutes les professions intéressées par cette filière ont su se mettre autour de la table pour construire une offre martiniquaise. Des baisses de tarifs pour les escales des uns, des améliorations d’accueil pour les autres et ce sont de nouveaux croisiéristes qui optent pour embarquer dans l’île antillaise française. Les travaux réalisés à la Pointe Simon pour les croisières en transit et le terminal des Tourelles pour la croisière basée offrent des conditions d’accueil nettement meilleures. Ces professionnels travaillent désormais sur une saison étendue. La saison des croisières dans les Antilles se déroule généralement d’octobre à avril. Gaëtan Paderna, directeur croisière du Comité martiniquais du tourisme, expliquait en 2013 vouloir offrir des incitations aux armateurs pour les croisières qui réalisent des escales hors de ces périodes: baisse des droits de port, réduction sur les excursions ou encore mesures incitatives sur les taxes aéroportuaires. Il semble que les premiers fruits commencent à bourgeonner au vu des chiffres. Les pilotes se sont inscrits dans cette tendance avec une offre de réduction pour les armateurs qui assurent des escales régulières voire, dans un prochain temps, une réduction qui pourrait devenir intéressante pour ceux qui choisissent de faire de la Martinique un centre de croisière sur toute l’année. Les premiers fruits récoltés devraient se concrétiser avec l’arrivée dans le courant du second semestre du Quantum-of-the-Seas de RCCL à Fort-de-France. Le dernier-né de la flotte de l’armateur américain s’affichera comme le plus grand navire de croisière du monde.