Les deux premiers ont touché Lorient en mai et juin, les suivants n’étant annoncés qu’à partir de septembre. Des escales dans les phases de replacement des bassins de croisière entre les saisons. En 2012, seuls quatre paquebots ont touché Lorient, mais ils étaient huit en 2013. Pour 2015, une escale est déjà programmée. « Ça fait vingt ans qu’on y travaille, et on pourrait en faire au moins dix à douze par an, même si ce n’est pas la préoccupation majeure du port. Mais ça fait travailler le pilotage, le lamanage, plus rarement le remorquage pour les plus gros paquebots », note Pierre-Yves Gasnier de l’Union maritime de Lorient qui veille à communiquer à l’avance via la presse les escales et l’histoire des paquebots annoncés, pour que les amateurs puissent assister à l’arrivée en rade ou au départ. « Le port est en pleine ville et avec l’application du code ISPS, le public ne peut assister à l’accostage et à l’appareillage. Annoncer les escales à la population, c’est un échange intéressant pour un armateur. Il vient nous voir et en échange il a une plage noire de monde qui vient voir arriver ou partir son navire. » Une manière de participer sans frais à une qualité d’accueil au sens large par la ville. « Ça permet d’éveiller l’intérêt des Lorientais pour l’activité du port. C’est plus vendeur qu’un navire de charbon », note Abel Chevalier, le directeur du port.
Les excursions ont mené dans les environs à Pont-Aven, Concarneau et Carnac. Un classement envisagé des mégalithes au patrimoine mondial de L’Unesco pourrait doper l’attractivité de Carnac et donc de l’escale. Une navette permanente entre le quai et le centre-ville est mise en place par le tour-opérateur. « Améliorer la prestation, c’est surtout pour les touristes qui restent en ville, pas pour ceux qui partent en excursion, dit Abel Chevalier. Pour avoir plus d’escales, il faudrait étoffer l’offre de visites. Le Havre étant au patrimoine de l’humanité, ça booste l’attractivité. Si Carnac réussi ce classement, ça peut être bon pour nous. » Les programmes des paquebots se réservent parfois une escale sur rade devant Belle-Île.
D.Day en bonne entente
L’été 2014 aura été particulier, la Manche et les commémorations du débarquement drainant une partie des escales. Les trois CCI de Saint-Malo, Brest et Lorient ont conclu une entente au sein d’un cluster pour proposer une offre Bretagne, sans jouer leurs cartes en ordre dispersé. Depuis trois ans, la chambre de commerce qui gère le port a donné mission à une agence de voyage morbihanaise, BLB tourisme, pour représenter l’escale dans les salons de tourisme et de croisière. Mais Lorient, situé dans le cycle de replacement, subit les saisons des transferts des navires entre l’hémisphère Sud et Nord en fonction de l’été ou de l’hiver. « Les droits de ports, ce n’est pas déterminant, mais on le fait avec passion pourtant. Le véritable enjeu, c’est le tourisme local » résume Abel Chevalier.