« Les résultats de l’industrie de la croisière en Europe montrent une forte résilience malgré la crise financière et économique que nous traversons depuis 2008 », a déclaré George Azouze, président de Clia France, lors d’une conférence de presse organisée par l’association regroupant la quasi-totalité des compagnies de croisières maritimes et fluviales présentes et/ou représentées en France le 16 juin. À cette occasion, un « rapport sur la contribution économique de la croisière » de Clia Europe a été présenté. Ce document révèle que « la production économique de l’industrie de la croisière en Europe a atteint un record historique de 39,4 Md€ en 2013 ». Avec plus de 4,5 Md€, l’Italie reste en tête du classement des pays européens pour les retombées économiques de la croisière, suivi de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de l’Espagne et de la France (voir encadré ci-dessous). En termes de création d’emplois, l’industrie de la croisière européenne a comptabilisé 339 417 emplois en 2013 pour un montant total de rémunération de 10,5 Md€ (+ 4 %).
Un nouveau record
« Trois facteurs majeurs contribuent à la croissance annuelle de l’industrie de la croisière: la hausse des passagers en provenance d’Europe, une augmentation de passagers embarquant dans les ports européens et la domination des chantiers européens dans le secteur de la construction navale mondiale », selon le rapport. Avec 6,4 millions de passagers, le nombre d’Européens ayant réservé une croisière en 2013 établit un nouveau record. Cela représente une croissance de 3,6 % par rapport à 2012 et un marché de la croisière sur le Vieux Continent qui a doublé en huit ans. En 2013, en Europe, les Britanniques ont été les plus nombreux à réserver une croisière, suivis des Allemands des Italiens, des Français et des Espagnols. Les Européens représentent 30 % des passagers de croisières à travers le monde. « Le nombre de passagers ayant embarqué pour leurs croisières dans des ports européens a atteint six millions en 2013, une progression de 5,2 % par rapport à 2012. Environ cinq millions de ces passagers sont originaires d’Europe, un million d’autres zones géographiques », continue le rapport. Enfin, la bonne santé de l’industrie de la croisière en Europe contribue à l’activité des chantiers navals de ce continent, « qui construisent la plupart des plus beaux navires au monde ». Ces chantiers ont enregistré une évolution positive de 4,7 % de leurs chiffres d’affaires. En 2013, les compagnies de croisières ont dépensé 4,3 Md€ pour de nouvelles constructions et rénovations en Europe.
La France est le cinquième marché européen
Selon le rapport sur la contribution économique de la croisière de Clia Europe présenté le 16 juin, la contribution économique directe de la croisière en France représente 1,076 Md€ en 2013, soit une progression de près de 1 % par rapport à 2012. Avec ce niveau de retombées économiques, l’Hexagone occupe la cinquième place au classement des marchés européens derrière l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Espagne. Le nombre d’emplois du secteur de la croisière en France est de 14 461 (+ 4,3 %). En 2013, le nombre de Français ayant réservé une croisière a atteint 522 000, soit une augmentation de 8,2 % comparativement à 2012. Sur ce total de 522 000 passagers français, 69 % ont choisi comme destination la Méditerranée, 14 % les Caraïbes, 8 % l’Europe du Nord. Le nombre de clients français est en hausse continue depuis 2008 (+ 68 %) malgré la crise économique. Toutefois, le taux de pénétration de la croisière en France demeure très faible (0,8 %) par rapport à celui de la Grande-Bretagne ou de l’Allemagne (2,5 %). Cela signifie un fort potentiel de développement du secteur de la croisière dans l’Hexagone, aussi bien du point de vue des retombées économique que du nombre d’emplois et de passagers, couplé à une croissance de la capacité des offres. Le nombre de personnes ayant fait une escale dans un port français a été de plus de 2,4 millions (+ 3,9 %,) en 2013. La France constitue ainsi une destination de choix pour les croisiéristes quelle que soit leur origine géographique.
Il reste beaucoup à faire dans les ports français
Pour George Azouze, président de Clia France, « Marseille est de loin le premier port français pour l’activité croisière » avec près de 1,2 million de passagers en 2013, soit un essor de 31 % par rapport à 2012. Nice et Toulon viennent ensuite essentiellement pour du transit, puis Le Havre, Dunkerque et Calais. Selon le rapport portant sur la contribution économique de Clia Europe, Marseille est en tête du classement européen des ports d’escale pour la zone Méditerranée suivie de Naples, Dubrovnik, Santori, et Corfou. Le Havre occupe la treizième place au classement européen des ports d’escale pour la zone Europe du Nord. Selon les données du rapport, en nombre de passagers, Marseille se place en sixième position après Barcelone, Civitavecchia, Venise, Le Pirée, Palma de Majorque. « Les ports français sont maintenant conscients des enjeux du secteur de la croisière pour leur développement, a précisé Clia France, lors d’une conférence de presse présentant le rapport, le 16 juin. Une dynamique est en place mais il reste beaucoup à faire dans les différents ports français. Par exemple, la Méditerranée est une destination très importante pour la croisière. Or, certains ports, comme Nice, présentent des capacités d’accueil des navires encore trop limitées. »