Premier port espagnol et européen pour les croisières, Barcelone a réussi à traverser la crise. En 2013, le nombre de croisiéristes a retrouvé le niveau de 2011, soit 2,6 millions. L’Autorité portuaire de Barcelone (APB) estime cependant que, compte tenu de la forte concurrence qui existe en Méditerranée, il sera difficile pour le port de croître à l’avenir au même rythme que pendant les années passées. D’autant que le secteur traverse une mauvaise passe en Espagne. En 2013, le nombre de passagers a progressé de 1 % seulement à 7,7 millions et certains ports ont enregistré des reculs substantiels: − 1,5 % à Valence (0,5 million), − 10 % à Santa Cruz de Tenerife aux Canaries (0,8 million) et − 39 % à Malaga (0,4 million). « En 2014, nous aurons moins d’escales mais les navires auront une plus grande dimension, de sorte que le nombre de croisiéristes devrait rester stable par rapport à l’année dernière », affirme-t-on à l’Autorité portuaire de Barcelone (APB).
Consolider le leadership
Barcelone cherche donc désormais à consolider son leadership et à fidéliser les compagnies qui ont choisi le port catalan. L’année 2014 devrait se caractériser par plusieurs événements importants. Le plus grand navire de croisières du monde, l’Oasis-of-the-Seas (5 400 passagers) devrait escaler en septembre. Son propriétaire, la compagnie Royal Caribbean, a déjà annoncé que son navire jumeau, l’Allure-of-the-Seas, réalisera 25 escales en 2015. Du 16 au 18 septembre, Barcelone accueillera l’édition 2014 de la Seatrade Med, le principal événement dédié aux croisières en Méditerranée. Le port catalan conserve de sérieux atouts. Il y a d’abord sa position géographique, comme premier port sur le nord de la côte méditerranéenne espagnole pour les navires venant d’Italie et de France. Barcelone dispose par ailleurs d’une image et d’une offre touristique (musées, monuments, etc.) que les Catalans ont su habilement promouvoir de façon méthodique et patiente pendant plusieurs années. À cela s’ajoute l’existence d’un aéroport international et d’infrastructures de qualité dans le port pour l’accueil des navires. Les principales compagnies utilisent Barcelone comme point de départ et/ou d’arrivée des croisiéristes. On estime que 60 % des passagers correspondent à la croisière basée, un taux exceptionnel en Espagne. « Même si les croisières rapportent moins au port en termes de recettes que les trafics de produits industriels, cette activité demeure une priorité stratégique », dit-on à l’APB. Comme dans les autres ports espagnols, l’APB fait surtout mission de service public en faisant profiter la ville de la manne touristique estimée à 350 M€ en 2013, un chiffre qui semble cependant surévalué. Cette priorité se traduit par une politique ambitieuse d’investissement.
Le terminal D du quai Adossé fait actuellement l’objet de travaux d’extension, et son propriétaire, le groupe Carnival, va lancer prochainement la construction d’un nouveau terminal, soit un investissement de 20 M€. L’APB étudie l’opportunité de construire un terminal supplémentaire dont la modalité de gestion, publique ou privée, n’a pas été déterminée à ce jour.