À l’origine de cette attitude, l’arrivée dans le port calabrais, du « navire des poisons », comme l’ont rebaptisé les protestataires, le cargo danois Ark-Futura qui transporte les armes chimiques syriennes. L’opération, programmée depuis plusieurs mois, porte sur le transbordement à bord d’un navire américain et en mer de substances particulièrement toxiques. C’est-à-dire du gaz ypérite ou gaz moutarde (utilisé pour la première fois par l’armée allemande en 1915) et Sarin.
En cas de dérapage…
Pour rassurer ses concitoyens, la mairie a placé sur son site un plan de sauvetage concocté par la protection civile pour affronter la situation en cas de dérapage. Une éventualité évoquée à plusieurs reprises par les protestataires qui contestent la sécurité des dispositifs de transbordement. « La France, la Norvège et l’Albanie ont refusé d’accueillir ces substances. Pourquoi la Calabre? Parce que cette région est le maillon faible de l’Italie? », s’énerve l’urbaniste Pino Romeo, porte-parole du mouvement écologique SOS Méditerraneo.
Depuis plusieurs jours, les murs de la ville sont tapissés d’affiches sur les risques liés à l’opération de transbordement. Pour rassurer la population, une cellule de crise dirigée par la préfecture de Reggio Calabria a été installée dans le port pour contrôler le déroulement du passage des substances d’un navire à l’autre.