L’Autorité britannique de la concurrence (CMA) a confirmé le 25 juin sa décision d’interdire aux ferries de MyFerryLink, filiale du groupe Eurotunnel, de relier Calais à Douvres. Le régulateur a renouvelé le verdict qu’il avait rendu dans un avis communiqué en juin 2013, dans lequel il interdisait aux ferries Berlioz et Rodin d’assurer la liaison Calais-Douvres pour une durée de dix ans. La CMA a indiqué dans sa décision qu’Eurotunnel « aura six mois pour mettre un terme à ses services (…). Il pourrait aussi trouver un autre propriétaire pour l’activité MyFerryLink qui rendrait MyFerryLink totalement indépendant d’Eurotunnel ». MyFerryLink a annoncé dans un communiqué rejeter « catégoriquement l’ensemble des arguments de la CMA ». La Scop a décidé de faire appel devant le tribunal d’appel de la concurrence britannique qui a débouté la CMA le 4 décembre. La décision d’appel devrait être rendue au plus tôt à la fin de l’année 2014 et la compagnie, qui affirme « rester confiante en l’avenir », a annoncé que ses navires continueront à opérer pendant toute la saison. Eurotunnel a jugé de son côté la décision de la CMA « aberrante » et a déclaré qu’il ferait appel de la décision qu’il qualifie d’« injuste ». « La décision de la CMA est un déni de réalité. Elle pénalise le consommateur et prive 600 personnes de travail sans réelle justification », a déclaré Jacques Gounon, p.-d.g. du groupe Eurotunnel. Le groupe s’étonne par ailleurs de la durée de l’interdiction, et que la CMA recommande la vente des navires à un autre opérateur. Frédéric Cuvillier, secrétaire d’État chargé des Transports, a exprimé son incompréhension et a condamné dans un communiqué la décision de la CMA, déplorant les conclusions définitives de la CMA. Il affirme que « l’État est déterminé à déployer tous les moyens pour trouver une solution qui permette de continuer l’exploitation des navires et de préserver l’emploi ». « Le détroit n’est pas saturé et il y a de la place pour trois opérateurs parmi lesquels MyFerryLink. Il est tout de même paradoxal qu’au nom de la libre concurrence, l’autorité britannique vienne à supprimer l’un des opérateurs », a ajouté Frédéric Cuvillier. L’opérateur du tunnel sous la Manche a racheté en 2012 les navires de SeaFrance. Ils sont affrétés par MyFerryLink. La transaction avait alors reçu le feu vert de l’Autorité de la concurrence française.
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Frédéric Cuvillier condamne la décision de la CMA, MyFerryLink fait appel
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