Depuis l’an 2000, le secteur aurait connu une hausse annuelle moyenne de 19,5 %, pour des investissements globaux avoisinant les 149,5 milliards de réals (soit 49 Md€). « Cette reprise est la conséquence du développement des commandes de Petrobras et de la production offshore », rappelle Campos Neto, un des auteurs du livre Essor de l’industrie navale au Brésil – 2000-2013. Les commandes de Petrobras et de Transpetro (sa filiale pour les activités de transport), ainsi que les financements garantis par le Fonds de la marine marchande (ministère du Transport), ont permis de doper la filière. Transpetro a ainsi initié un Plan de modernisation et de rénovation de la flotte (Promef) dès 2005. Parallèlement, le Plan de rénovation de la flotte d’embarcations de Petrobras induit la construction de plus d’une centaine d’embarcations de servitude.
Les découvertes récentes de mégachamps offshore augmentent d’autant plus les besoins du secteur en matière de construction navale. Depuis l’an 2000, le portefeuille du secteur naval brésilien regrouperait plus de 400 commandes, dont une grosse partie porte sur la production de sondes de perforation (54 milliards de réals, soit 17 Md€) et celle de plates-formes pétrolières (53,4 milliards de réals).
Néanmoins, des experts comme Carlos Padovezi, directeur des opérations et négoces de l’Institut de recherches technologiques (IPT), avouent leur inquiétude: « La préoccupation est de savoir si ces nouveaux chantiers, et ceux à venir, continueront à survivre après ce pic de la demande provoqué par les constructions de plates-formes de Petrobras. Mon impression est que beaucoup de ces chantiers navals n’auront pas les conditions de poursuivre leur activité à moyen ou long terme. »