« Nous souhaitons obtenir l’aménagement d’une période de transition pour permettre aux compagnies short sea opérant dans la zone Seca Manche, mer du Nord, Baltique de s’adapter sur le plan technique au passage à 0,1 % de soufre tout en préservant leur modèle économique et les emplois », a déclaré Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries, le 18 juin lors d’une conférence de presse organisée conjointement avec Armateurs de France sur « l’application de la directive soufre ». Ce texte est la déclinaison européenne de l’annexe VI de la convention Marpol de l’Organisation maritime internationale (OMI) qui prévoit une réduction de la teneur en soufre des combustibles maritimes à 0,1 % en Manche, mer du Nord, Baltique à partir du 1er janvier 2015. Il s’agit aussi de « maintenir les efforts de report modal », a précisé Éric Banel, délégué général d’Armateurs de France, « car le coût du transport maritime pourrait augmenter significativement », étant donné le prix élevé du Marine Gas Oil par rapport au fuel lourd. Seule une intervention commune des chefs d’État et de gouvernement, notamment français, britannique et d’autres États membres comme la Suède ou le Danemark, peut conduire la Commission européenne à revoir la date du 1er janvier 2015, mettre en place une période de transition et une dérogation pour continuer à utiliser le fuel lourd jusqu’en 2017. Il est temps que les stratégies et les décisions politiques se calent sur celle des opérateurs industriels, a estimé Britanny Ferries. Jean-Marc Roué demeure optimiste sur la mobilisation des décideurs politiques: « Il n’est pas trop tard pour s’adresser à la Commission européenne, obtenir un débat sur la directive soufre et sa révision. Je ne peux pas croire que le premier employeur de marins français ne soit pas soutenu par l’État. »
7 jours en mer
Une démarche commune des armateurs français et britanniques sur les dangers de la directive soufre
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