À l’heure où nous écrivons ces lignes, une partie des salariés de la SNCF a arrêté le travail. Dommage, parce qu’outre nous transporter d’un endroit à un autre, le train a le mérite de nous laisser le temps à la réflexion. Lors d’un retour d’un déplacement à Nantes, j’ai pris le temps de rassembler mes archives pour faire un calcul simple. Au cours des cinq dernières années, de 2009 à 2013, j’ai regardé l’évolution des Grands ports maritimes. Ces cinq années sont symptomatiques puisqu’elles représentent la première demi-décennie de la nouvelle réforme portuaire. Au cours de cette période, les Grands ports maritimes français ont perdu 10,8 Mt. J’ai préféré m’arrêter là. Les premières statistiques rassemblées sur une décennie démontrent, mais cela avec un peu moins de précisions, que ce chiffre double. En dix ans, les Grands ports maritimes ont perdu plus de 20 Mt, soit presque le trafic du site rouennais d’Haropa. Encore plus alarmant, le port d’Anvers sur une période équivalente gagne environ 60 Mt. Comment expliquer cette baisse? Les reliquats d’un système précédent qui tardent à se gommer, ou une réforme qui ne porte pas ses fruits? Chacun prendra position mais la réalité demeure. Quand certains aujourd’hui prônent l’application de la réforme de 2008 à l’ensemble du système portuaire français, l’heure devrait plutôt être à la réflexion pour éviter d’entraîner dans le sillage des Grands ports maritimes des établissements qui conservent souvent une meilleure flexibilité.
Édito
10,8 Mt
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