Le 10 juin, le procès de l’équipage du ferry sud-coréen Sewol qui a fait naufrage en avril a débuté. Au tribunal de Gwangju, situé dans le sud-ouest du pays, les familles des victimes du naufrage ont accueilli les prévenus aux cris de « meurtriers ». Le ferry transportait 476 personnes, dont 325 lycéens en voyage scolaire, lorsqu’il a chaviré et sombré le 16 avril au large des côtes méridionales de la Corée du Sud, vraisemblablement déséquilibré par un excédent de charge. Le bilan du naufrage s’élève à 292 morts, 12 disparus et 172 rescapés. Le capitaine et trois autres membres d’équipage comparaissent pour « homicide par négligence ». Ils encourent la peine de mort, sachant que les exécutions capitales sont suspendues depuis 1997 en Corée du Sud. Onze autres membres d’équipage doivent répondre d’accusations moins lourdes. L’équipage du Sewol est accusé d’avoir quitté le bord en abandonnant des centaines de passagers pris au piège du ferry. Des vidéos tournées par les lycéens sur leurs téléphones portables font entendre les consignes de l’équipage ordonnant de façon répétée aux passagers de rester dans leurs cabines, puis de gagner les ponts supérieurs pour évacuer. Trop tard. L’enquête a mis en évidence le laxisme et la corruption des autorités de contrôle et de sécurité maritimes. Les proches des victimes dénoncent aussi la lenteur des secours ainsi qu’une mauvaise coordination entre les gardes-côtes et la Marine notamment. La police coréenne recherche toujours le propriétaire présumé du ferry. Sa fille a été interpellée fin mai à Paris puis placée en détention dans l’attente de l’examen d’une demande d’extradition vers la Corée du Sud.
7 jours en mer
Le procès des responsables du naufrage du Sewol a commencé en Corée du Sud
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