En novembre, l’Iran et les pays occidentaux se sont mis d’accord sur un « plan d’action conjoint », soit un relâchement temporaire des sanctions, entre janvier et juillet, contre l’interruption du programme nucléaire iranien, soupçonné par Washington et ses alliés d’avoir des visées militaires. Néanmoins, les retombées restent infimes, les risques financiers étant encore trop grands pour refaire escale en Iran. Au début du mois de mai, plusieurs centaines de milliers de tonnes de céréales et de sucre sont restées bloquées en transit. Alors que par le passé, la majorité des importations iraniennes passaient par les navires étrangers, le pays dépend désormais des routes terrestres et de sa propre flotte commerciale. Bien que les sanctions ne portent pas sur les denrées alimentaires ou les biens humanitaires, ce commerce se retrouve aussi affecté. Le principal obstacle aux compagnies non-américaines en Iran est qu’elles risquent de se voir refuser un financement américain. Elles ne peuvent en conséquence pas traiter en dollars américains, la devise utilisée pour le transport maritime international. Traiter avec l’Iran rend ainsi les compagnies susceptibles d’être tenues à l’écart du système financier américain. Les ports iraniens se trouvent également sous pression. En 2011, la compagnie Tidewater Middle East Co, opérateur portuaire de sept terminaux, notamment du plus grand port à conteneurs Bandar Abbas, a été mise sur liste noire, décourageant certaines compagnies maritimes d’y faire escale. Mærsk Line a décidé de sortir entièrement du pays en 2012, rejointe par plusieurs autres groupes majeurs, comme MSC ou CMA CGM. Les représentants du gouvernement mettent en outre en avant un environnement commercial plus difficile. Les volumes de marchandises ont nettement diminué en raison des difficultés douanières, mais aussi de l’hésitation des compagnies d’assurance internationales, peu rassurées par un accord sur le court terme, à couvrir les navires faisant route vers l’Iran.
7 jours en mer
Les compagnies maritimes évitent encore l’Iran
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