Alors que 2013, à 120 000 t, marque un point bas, Laurent Buvry, le chef du service commercial, juge que le bois battra de nouveaux records dans les quatre à cinq ans, celui de 496 000 t en 1979 paraissant à portée: « Nous sommes passés d’un trafic de type postcolonial de bois exotique – en grumes, venu d’Afrique, d’Indonésie, d’Amazonie et pour les résineux du Canada, destiné à l’industrie du meuble, très forte dans l’Ouest – à la nouvelle économie du bois. Le meuble existe toujours mais la mode est au bois blanc. Surtout, les bois de construction et pour l’énergie explosent. »
Les grumes ont disparu
En dix ans, les grumes ont disparu. Le passage au bois scié a fait perdre 40 % des volumes et arrive en conteneurs. Le bois exotique n’est pas seulement passé de mode, il a été réglementé, en Afrique comme au Brésil. Nantes a subi l’entrée de la Suède dans l’Europe qui a éjecté ses arrivées massives du Canada. Mais le tout jeune accord de libre-échange Canada-Europe risque d’inverser la tendance, notamment pour le bois de construction, recherché dans l’Ouest. Le grand Salon de la maison de bois se déroule chaque année à Angers. La plus grande surprise, pour le port, vient du bois de chauffage. C’est la grande énergie renouvelable dont l’Europe veut augmenter l’utilisation de 20 % d’ici 2020, et de 27 % d’ici 2030. Son utilisation explose déjà dans les grandes villes. Les agglomérations françaises les plus en déficit pour l’hiver prochain sont Nantes, Rennes et Angers, dans cette France chauve (sans forêt) qu’est l’Ouest. Leur salut va venir de la mer, 100 000 t de trafic de plus prévu cette année dans le port.