Une lente érosion qui a vu les volumes passés de 75 000 t en 2008 à 30 000 t en 2009. En 2013, ce trafic se situait aux alentours de 10 000 t. Jérôme Chauvet, le directeur du développement et de la promotion de Ports Normands Associés (PNA), s’en explique: « L’année 2008 constitue une rupture de croissance. Il existe deux facteurs structurels qui sont intervenus. Aujourd’hui, les pays exportateurs veulent transformer sur place la matière première. Du coup, les circuits logistiques ont changé. Il a fallu se repositionner, d’où notre récent rapprochement avec Haropa et ce projet de navette conteneur entre Le Havre et Caen Ouistreham. D’autre part, la perception du consommateur sur le bois exotique et les problèmes de déforestation ont fait évoluer les modes de consommation. Les trafics d’aujourd’hui portent sur du bois de pays et moins sur du bois exotique. Il y a également les substituts du bois. Ces dernières années, certaines entreprises de transformation du bois en Basse-Normandie ont disparu. D’autres ont été rachetées avec une diminution des effectifs », commente le responsable. Le bois qui arrive sur les quais du port bas-normand provient généralement d’Amérique du Sud (Brésil) ou encore d’Afrique de l’Ouest (Gabon notamment).
La bonne nouvelle pourrait venir de l’implantation au mois de mars du groupe Rougier sur le terminal bois de Blainville-sur-Orne (port de Caen-Ouistreham). Ce groupe est en effet un acteur majeur de la production et du négoce de bois exotique labellisé. Avec un chiffre d’affaires de 142 M€ en 2013 et plus de 3 000 salariés, le groupe familial exploite 2,1 Mha de forêts. Rougier loue deux bâtiments de la CCI de Caen Normandie sur le terminal bois de Blainville-sur-Orne. Le groupe dispose ainsi d’une superficie de stockage de 6 300 m2. « Il est clair que le groupe Rougier s’est implanté à Caen-Ouistreham pour se rapprocher des flux maritimes du port du Havre », conclut Jérôme Chauvet.