Sur les quais brestois, rien ne laisse transparaître l’existence d’un quelconque trafic de bois. Et pour cause. Issus des forêts finistériennes et partiellement costarmoricaines de résineux, les troncs d’arbre qui arrivent régulièrement sur le port sont dissimulés dans des conteneurs. Un trafic qui ne date que de l’année dernière mais qui a déjà atteint des volumes importants. Le volume de ces exportations de grumes bretonnes a ainsi atteint 180 000 m3 en 2013. Soit 11 900 conteneurs de 40’ high cube qui, après avoir été chargés à Brest, ont transité par le hub de Rotterdam pour la plupart d’entre eux, et celui du Havre pour le reste, avant de gagner la Chine où ces grumes sont débitées pour servir au marché de la construction (charpentes, échafaudages, etc).
Nouveau sur Brest, ce trafic n’est pas sans avoir créé quelques soucis de logistique aux sociétés spécialisées qui n’en maîtrisaient encore pas tous les détails techniques. « Réalisé sur les lieux de coupe, le chargement des grumes dans les conteneurs a parfois pour conséquences de déformer les conteneurs, explique l’un d’eux. Nous tombons ainsi sur des conteneurs difficiles à ranger dans les racks ou nous ne savons pas si nous les mettons en cale ou en pontée. » Il arrive également aux portuaires de rencontrer des problèmes de surpoids dans ces conteneurs qui sont alors ouverts pour en décharger deux ou trois grumes. Des petits détails que seule l’expérience permet de maîtriser.
Un marché en dents de scie
Pour les Brestois impliqués dans ce trafic de grumes, il s’agit d’un marché opportuniste qui « reste sensible à la demande des Chinois et au prix du fret ». En clair, un marché en dents de scie qui va tourner à plein pendant quelques mois puis se ralentir voire stopper complètement du jour au lendemain. Et un marché qui, toujours selon ces mêmes spécialistes, ne se traite pas à des prix très élevés. « Pour autant, comme la Bretagne dispose d’importantes réserves forestières, si la demande chinoise perdure, Brest pourrait continuer à exporter ce type de bois pendant quelque temps », pronostique un opérateur. Les chiffres 2014 lui donnent raison. Totalisant 71 000 m3 fin avril, le trafic a encore pris de la vigueur.
Toujours concernant les trafics de bois, le port du Ponant a deux autres flèches à son arc. D’abord, il importe de Russie des bois destinés à une société du bâtiment. Ensuite, lancé en 2013 et confirmé cette année, il connaît un trafic régulier d’exportation de broyat de bois destiné aux centrales électriques de Suède. Un créneau sur lequel tente également de s’implanter la Hollande qui a questionné plusieurs ports dont Brest.