Première mission de ce chef d’entreprise de 58 ans, « faire face aux urgences de court terme, et notamment assurer le succès de la saison d’été », explique Transdev, alors que la SNCM a vu chuter ses réservations depuis l’épisode du 12 mai. « Plus généralement, il s’agit de construire un avenir crédible et viable à la SNCM », a précisé le 27 mai dans un entretien au quotidien Aujourd’hui en France Jérôme Nanty, secrétaire général de Transdev et futur président du conseil de surveillance en lieu et place de Gérard Couturier. Ce dernier a soutenu sans réserve Marc Dufour dans son bras de fer avec l’actionnaire majoritaire.
Et de pointer deux priorités: « rétablir la profitabilité » d’une compagnie chroniquement déficitaire depuis sa création il y a un peu plus de 30 ans, et « traiter le sujet des aides publiques que la Commission européenne nous demande de rembourser (440 M€), qui plane comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes ».
Dans ce dossier surréaliste vient de surgir une personnalité atypique du transport maritime français des années 1990: Daniel Berrebi, qui s’était spécialisé dans les dessertes métropole/DOM-TOM contre la CGM, notamment. Associant Michel Miara et Daniel Berrebi (via Unishipping), l’Union maritime Antilles/Guyane, créée en décembre 1992, devait exploiter deux rouliers porte-conteneurs, propriété de la Baltic Shipping, affrétés par Translink Navigation créée par Bill Ravel. Les liaisons Translink-Baltic Shipping ont fini par alerter le Codimco, Comité consultatif sur les mesures pouvant être prises en cas d’atteinte aux intérêts maritimes et commerciaux de la France.
Présent également dans la société mexicaine Baja Ferries (Lapaz/Mazatlan et Lapaz/Topolobampo dans le sud du golfe de Californie), Daniel Berrebi était « partenaire » en fin 2013 de la société de conseil Magellan, laquelle avait pour mission de réfléchir au financement des nouveaux navires de la SNCM. Il réfléchit maintenant à la reprise de cette dernière pour en faire le leader « mondial » du ferry. « Nous discutons depuis quelques mois avec Transdev », a déclaré Daniel Berrebi à l’AFP. « Des rencontres ont également eu lieu avec le gouvernement à qui notre offre plaît », assure-t-il. Tout est dit, ou presque. Unishipping reste actif dans le vrac sec.