Même si elles sont d’un montant comparables, elles sont de nature différente: il y a, d’une part, la recapitalisation de la SNCM avant privatisation qui concerne directement l’État. D’autre part, la subvention versée dans le cadre de la délégation de service public pour la desserte de la Corse entre 2007 et 2013. Ces 220 M€ doivent être remboursés à la Collectivité territoriale de Corse. Cette visite au commissaire Jaoquin Almunia s’est traduite par le communiqué français suivant: « […] Frédéric Cuvillier a rappelé toute la détermination de la France à parvenir à une solution durable. Il a proposé de travailler étroitement avec la Commission à une solution qui préserve les emplois et assure la continuité territoriale entre la Corse et le continent. » Traduction: la France a décidé de mettre fin au bras de fer commencé avec une Commission européenne supposée être sur le départ et a donc repris langue avec elle. Le plus surprenant est ailleurs, dans les précisions apportées par le secrétaire d’État à l’AFP concernant l’étude sur les modalités de financement des rouliers mixtes neufs dont la SNCM a besoin pour la stricte desserte de la Corse, la desserte de la Tunisie et de l’Algérie semblant être définitivement oubliée.
Cette étude réalisée pour le compte de la Banque publique d’investissement (BIP) et la Caisse des dépôts et consignations (coactionnaire de Transdev qui contrôle 66 % de la SNCM) est « maintenant non seulement en discussion mais aussi en expertise ». Combien de temps prendra cette expertise et à qui a-t-elle été confiée? Le niveau d’expertise de la BIP et la CDC sont-ils insuffisants?
Le 28 mai devra être désigné le nouveau directoire de la SNCM, sauf catastrophe toujours possible, nuance une source syndicale qui n’exclut pas un dépôt de bilan ou l’arrivée d’un administrateur ad hoc.
Le 14 mai, le groupe norvégien Siem Industries, très éloigné du transport de passagers sous délégation de service public, a annoncé notamment à l’AFP qu’il se retirait du dossier.