Malgré un mauvais bilan écologique, la solution classique conciste à brûler ce qu’une croisière produit en mer et à terre: déchets ménagers, restes alimentaires, cartons et le tout-venant des ordures dites ménagères, générées par la vie à bord de quelque trois milliers de passagers et du personnel navigant et hôtelier.
En vigueur depuis le 1er janvier 2013, l’annexe V de la convention Marpol prohibe le rejet en mer des déchets organiques, des cartons et papiers. Seule tolérance, balancer par-dessus bord des déchets alimentaires à plus de 12 milles des côtes.
« On cherche à résoudre deux problèmes: le développement durable et l’interdiction de l’incinération à quai, alors que les navires de croisière y sont la moitié de leur temps, note Mohand Tazerout, enseignant chercheur à l’école des Mines. Pour éviter dépôt à quai ou accumulation, le programme Iwest vise à les valoriser par pyrolyse. » Cette décomposition des composés organiques par la chaleur agit sans flamme, en atmosphère pauvre en oxygène et produit un gaz réutilisable en continu à bord, en eau chaude ou vapeur. Quant au résidu de cette première phase, la coke de pyrolise est alors transformée en gaz de synthèse qui sert à valoriser la combustion des moteurs. « C’est la version moderne du gazogène », note Mohand Tazerout. La recherche en laboratoire a débuté en 2010, mais n’a pas de date butoir. Un prototype est mis au point, attentif à optimiser les rendements énergétiques de la pyrolise et de la gazéification. Mais sans se poser les questions de poids de l’équipement, de son encombrement ou de son intégration à bord. Ça, c’est pour plus tard, au stade du prototype semi-industriel qui serait pris en charge par Leroux & Lotz technologies. Les chantiers STX et le Bureau Véritas sont aussi partenaires du programme de recherche.