Il faut une bonne dose de courage politique pour avoir accepté de mettre sa carrière politique en jeu suite à un sinistre maritime. Après le drame du Sewol qui a fait près de 300 morts, la classe politique sud-coréenne a ressenti l’onde de choc jusqu’à ses bureaux de Séoul. Le premier ministre a été le premier à en faire les frais avec une démission. Du côté de la présidence, les excuses n’ont pas attendu. Les responsables de l’armement et les organisations professionnelles liés à ce drame n’ont pas tardé à être mis en accusation et convoqués par la justice. En Europe, après chaque sinistre, nous bâtissons de nouveaux règlements pour tenter de prévenir de nouveaux drames. Dès les premières heures, la principale activité de la cellule de crise est de trouver une parade et d’ouvrir le parapluie pour éviter les effets des radiations de la « bombe médiatique ». Il serait pourtant intéressant de tirer un retour d’expérience de ce cas coréen. Quel ministre oserait demain mettre son portefeuille en jeu face à une politique sans effets? Et si demain un ministre qui ne tient pas ses promesses devait être tenu responsable de son inaction, nous aurions un véritable changement. Prenons un cas concret, celui de la SNCM. L’avenir de l’armement marseillais est sérieusement compromis. Il est probable que la SNCM ne survive pas à la crise actuelle et par là même jette à la rue plusieurs centaines de salariés. Le courage politique pour un ministre qui a voulu défendre le dossier est d’en tirer les conséquences plutôt que la poignée d’ouverture de son parapluie.
Édito
Retour d’expérience
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