Le 1er mai, l’organisation non gouvernementale (ONG) de défense de l’environnement Greenpeace a poursuivi sa campagne contre l’exploitation des ressources d’hydrocarbures en Arctique par un coup d’éclat dans le port de Rotterdam contre le Mikhail-Ulyanov, un navire shuttle tanker de la compagnie russe Sovcomflot. Ce dernier venait livrer une première cargaison de brut extrait d’une plate-forme offshore de Gazprom situé en Arctique, contre laquelle des militants de l’ONG se sont déjà mobilisés en septembre 2013 et retrouvés détenus trois mois en Russie. Avec le Rainbow-Warrior et l’Esperanza, les militants de Greenpeace ont accosté le Mikhail-Ulyanov à l’entrée du port de Rotterdam, peint sur la coque « No Artic oil » et déployé des banderoles. Avec des embarcations le long du quai, d’autres militants de l’ONG ont tenté d’empêcher l’amarrage du shuttle tanker. La police néerlandaise est intervenue pour déloger les embarcations et les militants. Le Mikhail-Ulyanov a alors accosté sans dommages.
Mauvaise publicité pour Sovcomflot
Dans un communiqué, Mikhail Suslin, vice-président de Sovcomflot, a déclaré: « Nous sommes contrariés que notre navire fasse l’objet d’une telle mauvaise publicité par l’action de Greenpeace qui n’a pu être empêchée malgré les mesures prises par l’équipage, les autorités portuaires, les gardes-côtes et la police. Le Mikhail-Ulyanov est un shuttle tanker brise-glace ultramoderne adapté à la navigation entre l’Arctique et la mer du Nord. L’équipage et le commandant ont connu un stress majeur à cause de Greenpeace et des conditions très difficiles lors des manœuvres du navire dans les eaux du port. » Selon Stanislas Chichin, commandant du Mikhail-Ulyanov, « Greenpeace n’a respecté aucune des normes de sécurité des conventions internationales et a mis en péril l’équipage du navire et ses propres militants ».
Total taxé d’« hypocrisie complète »
Pour l’ONG, cette action vise à continuer de dénoncer l’exploitation des ressources d’hydrocarbures en Arctique, dont l’écosystème très fragile ne résisterait pas à un accident de type marée noire. Les militants de l’ONG à bord du Rainbow-Warrior ont cherché à suivre le Mikhail-Ulyanov dès le 28 avril avec la volonté de l’intercepter en mer du Nord et de l’escorter jusqu’au port de Rotterdam. Mais le shuttle tanker a éteint son système de géolocalisation pour éviter d’être repéré.
Enfin, Greenpeace a taxé Total « d’hypocrisie complète » car le groupe français est l’acheteur de la cargaison du Mikhail-Ulyanov. « Il s’agit d’un contrat spot et non d’un contrat d’achat de long terme », a précisé un porte-parole de Total, ajoutant que « les rumeurs selon lesquelles le groupe n’achèterait pas de pétrole offshore de l’Arctique sont inexactes ».
Le démantèlement du Costa-Concordia dans un port turc inquiète les ONG spécialisées dans la sauvegarde de l’environnement
Depuis que le groupe américain Carnival, propriétaire du Costa-Concordia, a laissé entendre qu’il pourrait faire désosser son paquebot à Izmir, en Turquie, l’inquiétude règne dans le milieu des ONG. Elles estiment que ce pays ne respecte pas les standards environnements communautaires dans ses chantiers navals. Du coup, l’association NGO Platform on Shipbreaking, qui regroupe 19 organisations non gouvernementales spécialisées dans les questions du démantèlement sauvage des navires, réclame des garanties sur les conditions appliquées par la Turquie. L’association estime que le démantèlement du Costa-Concordia doit être effectué sur la base de l’article 13 du nouveau règlement de l’Union européenne. Un article prévoyant des procédures particulières pour réduire l’impact sur l’environnement. Elle déclare que l’entreprise qui prendra en charge le paquebot devra dresser un inventaire des matériaux dangereux, notamment en ce qui concerne les liquides. Et présenter un plan de recyclage expliquant les procédures qui seront appliquées.