« À la suite de l’échouage du Gunay-2 sur l’île du Planier en 2009, le BEA Mer nous avait demandé d’éclaircir les procédures entre le cross et la vigie. Auparavant, il y avait une certaine ambiguïté quant au rôle de chacun. Cet arrêté a clarifié les choses. La vigie donne la première alerte. Elle est responsable sur sa zone de compétence sur 12 miles nautiques. Nous sommes parvenus à une meilleure définition des rôles », explique le commandant du port de Marseille-Fos, Amaury de Maupeou.
La publication de cet arrêté fut l’occasion de regrouper l’ensemble des procédures d’accueil au navire. « Auparavant, il y avait de nombreux textes. D’un côté les ponts, les feux, le pilotage… Cet arrêté précise que la vigie peut requérir les services au navire en cas d’urgence sans que le navire ne le demande et à ses frais », précise le commandant du port. De la théorie à la pratique il n’y a qu’un pas. « Il y a environ un mois, le MN Guyane, qui sortait de forme, a été victime d’un black-out alors qu’il se trouvait au large du Planier. Nous avons envoyé tout de suite un pilote et un remorqueur », raconte Amaury de Maupeou. Associant le service du pilotage, la capitainerie a défini des limites pour l’accostage des navires en cas de météo défavorable.
« Au terminal méthanier du Cavaou, par exemple, nous avons mis en place des procédures en fonction de la force et de l’orientation du vent. Les navires peuvent prendre de un à quatre remorqueurs. Nous pouvons également refuser l’accostage. Dans d’autres cas, nous donnons toutes les indications au commandant du navire qui, après avoir pris l’avis du pilote, décide de rentrer au port ou d’aller au mouillage. Les caractéristiques du navire jouent aussi un rôle (manœuvrabilité, puissance, propulsion, nombre d’hélices). Dans des situations extrêmes, nous avons la capacité de fermer l’accès au port durant quelques heures. Ce fut le cas à Lavera, un jour de forte houle et lors de l’échouement du Napoléon Bonaparte dans les bassins Est en 2012 », ajoute Amaury de Maupeou qui a comme interlocuteurs le chef du pilotage et le président de la station. Avec ce dernier, et aux côtés des bateliers, ils tiennent un reporting des dysfonctionnements survenus au cours des trois mois écoulés. « Nous essayons de trouver des pistes d’amélioration », poursuit le commandant qui fait autorité également pour les tirants d’eau admissibles et longueur maximales. « Tout est bien balisé et chacun respecte son champ de compétence. C’est une collaboration en bonne entente », conclut Amaury de Maupeou.