La multiplication de ces champs d’éoliennes a eu un effet d’aubaine pour le port. Mais les trafics sont ponctuels et variables. L’année 2012 a été marquée par un net retrait des déchargements d’éoliennes, faisant craindre une saturation de l’espace disponible pour les recevoir ou une opposition bloquant les possibilités de chantiers. Mais fin 2013 et depuis le début de 2014, les trafics ont repris. Les deux acteurs sur ces éoliennes sont Fast et la SGMT de BLP.
Le second trafic pour les colis lourds concerne l’industrie off shore. Le Groupe Reel, implanté dans l’enceinte même de la place portuaire, y assemble des tours de manutention off shore, utilisées comme rouleurs de pipeline. La société, qui a plusieurs sites en France, a annoncé qu’elle allait développer son activité et la reconcentrer sur La Rochelle, avec un site dédié aux opérations de manutention sur le côté Nord du bassin à flot où se feront les assemblages et la peinture des tours. L’an dernier, ce trafic a porté sur quatre tours. Il pourrait passer à six par an dans les prochaines années. « Les tonnages de ce trafic ne sont pas élevés, note Julien Durand, responsable de la mission stratégie développement et aménagement du port, mais chaque colis représente des volumes très importants. »
D’autres trafics probables
D’autres trafics pourraient se développer dans les prochaines années. D’une part, sur les projets éoliens off shore, le port de La Rochelle est bien placé pour accueillir une plate-forme de construction et d’embarquement pour des fondations gravitaires en béton sur le chantier prévu entre l’île d’Yeu et Noirmoutier.
D’autre part, Julien Durand souhaite « tirer partie de la synergie avec les entreprises de matériel de transport », et notamment des contrats de fourniture de rames d’AGV (automotrices à grande vitesse, qui succèdent aux TGV) par le site Alstom situé à Aytré, commune voisine de La Rochelle. « Le port pourrait constituer un lieu de transport logistique vers le Maroc. » Seul bémol, cela nécessite des contrats « extrêmement complexes ».
En effet, le côté marocain assurerait la maintenance et l’entretien à Tanger, mais les ateliers prévus ne sont pas encore prêts. Quand aux stocks, qui seraient alors conservés côté français, ils nécessitent une approche particulière du fait de leur sensibilité et du risque d’espionnage industriel. « L’atout de La Rochelle, c’est son enceinte sécurisée et les conditions d’accès au port en eaux profondes. » Cependant, il faut aussi assurer un stockage couvert et donc des surfaces de hangars adaptés. Et Nantes est également sur les rangs.