Le 6 mai, une dépêche d’Associated Press a annoncé les premières mesures que le gouvernement coréen a dit vouloir mettre en place moins d’un mois après le naufrage dramatique du Sewol (263 morts et 93 disparus à ce jour). Les premières constatations de la justice montrant une certaine porosité potentiellement dangereuse entre le secteur maritime et ses régulateurs (lire p. 9).
– Enregistrement électronique de l’identité, l’âge et le sexe de tous les passagers (piétons comme chauffeurs routiers) avant le départ dès juin 2014.
– Enregistrement et contrôle du manifeste marchandises avant le départ dès juillet.
– Installation de data voice recorders (DVR) à bord des ferries exploités en cabotage national.
– Instauration d’une vitesse maximale dans certaines zones délicates.
– Interdiction, sur les navires à passagers, de toute modification destinée à augmenter leur capacité passagers.
– Enfin, le ministère étudie l’opportunité de reprendre en main directement le contrôle de la sécurité des navires à passagers, actuellement confiée à une association privée regroupant armateurs et prestataires de services maritimes, la Korean Shipping Association (à ne pas confondre avec la Korean Shipowners Association).
En clair, la Corée du Sud s’apprête à appliquer pour ses ferries exploités au cabotage national tout ou partie des règles internationales de la convention Solas, sensiblement renforcées depuis le naufrage de l’Estonia (septembre 1994, 852 morts, principalement suédois). Le flou dans le nombre de passagers avait beaucoup agacé. La Corée serait bien inspirée de relire le rapport d’enquête, notamment sur les raisons de la non-détection des faiblesses des fermetures du casque. Elle pourrait être également attentive aux DVR dont le fonctionnement est capricieux, sans parler de leurs logiciels d’exploitation qui varient d’un constructeur à l’autre.