Marchandises diverses: stabilité pour les conventionnelles et projets pour les conteneurs

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« Dunkerque demeure un vrai port pour les marchandises conventionnelles, avec de gros clients comme Europipe ou ArcelorMittal. » Pour Jean-Frédéric Laurent, directeur de la stratégie et du développement de Dunkerque Port et président du directoire suppléant, il est important que le port nordiste promeuve son savoir-faire en la matière.

Les conventionnelles sous le million de tonnes

Ces trafics, concentrés sur les quais du port Est, portent sur les produits métallurgiques (brames, coils, bobines…), tubes, cuivre, colis lourds, etc. Ils stagnent sous la barre du million de tonnes. « Cela est lié au déclin de quelques trafics traditionnels comme les sucres en sacs, les lignes régulières conventionnelles et les biens d’équipement », explique-t-on à la direction commerciale du port. En cause: la conteneurisation, un secteur fortement concurrencé et une année 2013 difficile pour les exportations d’aciers et de tubes.

Mais pour cette dernière filière, 2014 s’annonce sous de meilleurs auspices. Deux contrats de tubes sont en cours. L’un à l’exportation et l’autre en réception. Les aciers devraient également retrouver un niveau plus normal. Depuis le début de l’année, l’armement Safmarine MPV a mis en place une nouvelle ligne bimensuelle au départ de Dunkerque pour l’Afrique centrale (Congo, Angola et Gabon). Il charge des marchandises conventionnelles dont des colis lourds, big bags et produits métallurgiques, ainsi que des conteneurs secs et frigos.

Décollage du conteneur

Dans le secteur des marchandises diverses, c’est bien la progression des conteneurs qui a marqué l’exercice 2013 (+ 13 % avec 2,7 Mt). Mais si l’on regarde sur les trois dernières années, le fret conteneurisé passe de 200 000 EVP à près de 300 000 EVP, soit une progression de 50 %. Depuis la création du port rapide (ainsi nommé parce que les navires y accèdent sans devoir passer par des écluses) en 1976, le trafic conteneurisé est demeuré très insuffisant durant environ trois décennies. Ce n’était pas une fatalité et les choses ont commencé à changer avec l’installation d’un opérateur unique, anticipant largement sur la réforme de 2008, et l’arrivée de nouvelles lignes.

Mais la route est encore longue pour que le conteneur s’impose substantiellement et durablement. De nombreux potentiels de trafic existent et restent à conquérir. À ce jour, 30 % seulement des conteneurs pleins qui transitent vers le Nord-Pas-de-Calais passent par Dunkerque. À la veille de son départ, la présidente du directoire, Christine Cabau Woehrel, a évoqué la feuille de route que doit se fixer le port pour consolider et développer les flux.

On sait que le projet stratégique du GPMD est en cours d’élaboration pour les cinq prochaines années. Il comporte un projet ambitieux d’investissement pour le développement de la filière conteneurs avec des perspectives d’accroissement des parts de marché. Ce projet doit encore être validé. En 2013, les études ont été lancées pour l’extension du terminal à conteneurs et l’ajout d’un poste à quai à fort tirant d’eau.

Le choix de Del Monte et de l’alliance P3

En prenant la place du transport conventionnel, la conteneurisation des flux d’importation de bananes a convaincu la société Del Monte France, géant de l’agroalimentaire, de décharger ses bananes à Dunkerque. Il s’agit de bananes importées du Cameroun. Del Monte s’appuie sur le service maritime PC Hebdo de CMA-CGM qui dessert l’Europe depuis l’Afrique de l’Ouest. Cela renforce la place de Dunkerque comme premier port français pour l’importation de fruits en conteneurs avec notamment des bananes en provenance des Antilles, du Surinam, de la République dominicaine et, à, présent, du Cameroun.

Parmi les nouvelles perspectives qui s’offrent au port de Dunkerque, les compagnies maritimes CMA CGM, Mærsk Line et MSC prévoient de démarrer, dans le cadre de leur alliance opérationnelle P3, de nouvelles liaisons entre l’Asie et l’Europe à partir du second trimestre de cette année. Cette coopération vise à s’adapter au rythme de la croissance des volumes et à la surcapacité du marché en optimisant l’utilisation des navires par les trois grands armements sur les flux conteneurisés.

Pour Dunkerque, cela ouvre une voie à la reconquête de trafics à l’import des clients du Nord-Pas-de-Calais. Cela lui ouvre aussi de nouvelles perspectives à l’export. Le port nordiste se placera à la troisième place des ports touchés dans le Nord Europe.

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