Développement des vracs secs: les minerais gardent le cap

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L’année 2013 a démarré sur une bonne nouvelle avec l’annonce, par l’usine dunkerqoise d’Arcelor-Mittal Atlantique, du redémarrage de son haut-fourneau no 2 qui était en maintenance depuis l’été précédent. Le groupe attendait alors de meilleures conditions du marché. Début 2013, même si la demande européenne d’acier demeure très inférieure au niveau d’avant crise, le groupe faisait état d’une « légère reprise technique en Europe du fait d’un phénomène de restockage de l’acier ».

Avec ses trois hauts-fourneaux, le site sidérurgique dunkerquois présente une capacité de production de 6,3 Mt. Il approvisionne les sites en aval dans la région (Mardyck et Desvres), Montataire, le site lorrain de Florange et le site belge de Liège. L’usine affirme ainsi sa position stratégique au sein de l’organisation du groupe ArcelorMittal.

Dès l’an prochain, le HF2, d’une capacité de 1,2 Mt, va de nouveau faire l’objet d’une rénovation. Mais cette fois, ce n’est plus 8 M€, comme en 2012, mais 92 M€ qui seront investis dans cette opération. Cela tend à montrer la volonté de pérenniser une usine dont la capacité totale pourrait passer à près de 7 Mt par an. Prévus sur une durée de quatre mois, ces travaux « ne devraient affecter l’activité du site qu’à hauteur de 5 % à 10 % », assure-t-on à la direction de Dunkerque Port qui compte sur le dynamisme et la solidité de l’usine nordiste. « Nous continuerons à augmenter notre niveau de production », commente pour sa part Dominique Pair, chef du département fonte pour l’usine.

Pour cette année, assure-t-il, le site devrait importer 14 Mt de minerais et charbons, un chiffre proche de celui de l’an dernier au cours duquel ont été déchargées 10,3 Mt de minerais et 3,4 Mt de charbons. L’usine importe ses minerais notamment d’Australie, du Canada et du Brésil. Les charbons sont originaires des États-Unis, d’Australie et d’Afrique.

Mais ArcelorMittal Atlantique travaille également avec le port de Dunkerque et Seabulk, manutentionnaire du quai à Pondéreux Ouest (QPO) pour développer les transbordements vers l’usine de Brême avec laquelle « nous partageons des cargaisons », explique Dominique Pair. Ces importations de minerais sont réexpédiées de Dunkerque vers Brème par voie maritime. De premiers essais ont été réalisés en 2011. L’an dernier, 1 Mt a ainsi été transbordé, l’objectif étant de maintenir au moins ce chiffre.

Nouveaux trafics de charbon

Ces transbordements font partie de nouveaux trafics de charbon et minerais apparus l’an dernier. Cela a commencé par du charbon rechargé au port Ouest et réexpédié par voie ferroviaire pour la centrale électrique Émile Huchet (E.ON France) à Saint-Avold, en Moselle. Par ailleurs, le choix allemand de se retirer du nucléaire encourage les transbordements de charbon.

Dans un environnement où, exceptés les conteneurs, tous les postes s’affichent à la baisse, les exportations de céréales, via le silo portuaire de Nord Céréales, ont augmenté de 47 % entre 2012 et 2013 (en année civile), passant de 1,05 Mt à 1,5 Mt. Fait marquant, durant la dernière semaine d’août 2013, le navire Panamax Moon-Globe a chargé plus de 60 000 t de blé à destination de Guangzhou, en Chine. La France n’avait pas expédié de blé vers ce pays depuis 2004. D’une qualité exceptionnelle, ces céréales provenaient du Nord-Pas-de-Calais, de l’Aisne et de la Somme.

« Notre hinterland s’agrandit peu à peu, incluant le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et la Marne », observe le directeur de la Sica, Joël Ratel. Le silo est livré à 54 % par la voie d’eau et à 46 % par la route. Mais sur la seconde partie de la campagne céréalière (juillet à décembre 2013), l’acheminement fluvial a pris 44 % de part modale. Sur site, deux postes de déchargement sont prévus pour les péniches et barges fluviales.

Pour les chargements sur navires maritimes, un investissement de 3,5 M€ a porté sur un nouveau portique d’une capacité de 1 200 t/h. Il est opérationnel depuis septembre et permet, avec le premier équipement (1 000 t/h), de charger deux navires simultanément. Investissements conséquents et qualité des céréales permettent une campagne 2013-2014 au cours de laquelle plus de 2 Mt seront expédiées. Outre la Chine, les destinations se diversifient d’autant: Afrique de l’Ouest (Cameroun, Ghana, Congo…), Jordanie, Koweit, Cuba, etc.

Unique silo portuaire exportateur, la Sica Nord céréales fête ses 30 ans cette année et consolide sa place dans les trafics dunkerquois de vracs secs.

Petits vracs solides: nouveaux terminaux et nouveaux trafics

Les petits vracs solides représentent 13 % de l’ensemble du trafic de vracs solides (2,75 Mt sur un total de 21,5 Mt). Dans ce domaine, le port attend des trafics nouveaux. Les investissements qui viennent d’être réalisés commencent d’ailleurs à produire leurs effets.

C’est le cas avec le développement du quai Silonor SDG où a été réalisée, en 2012, une grande opération de réhabilitation avec création d’un terre-plein de 1,5 ha. Exploitées par Dunkerque Multibulk Terminal (DMT), ces nouvelles installations représentent un investissement de 12 M€ et sont opérationnelles depuis novembre 2012. Elles doivent permettre de développer des trafics de clinckers, de ciments et d’engrais. L’an dernier, DMT a notamment reçu des navires de laitier pour l’Afrique du Nord et de sulfate de magnésium (magnolite). Un nouveau trafic de feldspath en provenance de Turquie est également apparu, 20 000 t ont été importées au cours du dernier trimestre 2013. Elles étaient destinées aux Céramiques de Desvres.

Une autre opération de réhabilitation de terminal vraquier a été inaugurée en même temps (novembre 2012): le Terminal Multi-Vracs (TMV), exploité par la société Sea-Bulk. Il porte cette fois sur un terre-plein de 3,5 ha et sur l’extension d’un quai à 280 m pour un tirant d’eau de 15,80 m (au lieu de 200 m et 14 m pour l’équipement initial qui datait de 1996). Pour cet investissement de 13 M€, le port vise, pour les années à venir, un trafic de 1 Mt. TMV reçoit des navires de laitier à l’exportation (4 000 t à 6 000 t l’an dernier) et exporte des cokes, du charbon et des ferrailles. Un tiers des tonnages traités correspondent à des déchargements de barges.

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