Le bilan de la catastrophe est de 210 morts et 92 disparus, selon les gardes-côtes. Les plongeurs continuent de progresser à l’intérieur du Sewol pour rechercher les disparus. Ces opérations ont été ralenties ces derniers jours à cause de forts courants et de débris qui bloquent l’accès des cabines. Le 29 avril, les enquêteurs ont entendu le capitaine en titre du Sewol qui était en congé au moment du naufrage. Selon le procureur, l’officier a affirmé avoir vainement prévenu la compagnie de graves problèmes de stabilité.
La compagnie, Chonghaejin Marine Co. a racheté en 2012 le navire alors en service depuis 18 ans. Elle a fait construire des cabines supplémentaires sur les ponts 3, 4 et 5. Selon le capitaine, ces travaux ont altéré la stabilité du ferry. Ses avertissements ont systématiquement été ignorés, assure-t-il. Les circonstances de l’accident ne sont pas connues mais des experts ont émis l’hypothèse qu’un virement trop sec a fait riper la cargaison provoquant ainsi une forte gîte.
Les enquêteurs cherchent à confirmer des informations selon lesquelles le navire transportait une cargaison trois fois supérieure à sa limite autorisée. Le patron de Chonghaejin Marine a été entendu le 29 avril par les enquêteurs, à Incheon, le port d’où est parti le ferry. Kim Han-Sik, 71 ans, a demandé pardon le lendemain du naufrage en affirmant que lui et ses collaborateurs s’étaient rendus coupables d’un « grave péché ». Il pourrait être inculpé de négligence, détournement de fonds et fraude fiscale.
Le 27 avril, le premier ministre coréen a démissionné après avoir présenté ses excuses « pour avoir été incapable d’empêcher cet accident de se produire et incapable d’en gérer correctement les suites ». La présidente de la Corée a présenté ses excuses « personnelles » aux familles. Tout l’équipage présent à bord a été emprisonné, compte tenu de son comportement. L’administration du pavillon et la société de classification doivent se sentir assez mal. 1970, 323 morts dans un accident maritime en Corée. 1993, 292 morts. 2014, probablement 302. La Corée du Sud dispose des plus grands et des plus performants chantiers navals au monde.
Où démanteler le Costa-Concordia?
Dilemme: le Costa-Concordia doit-il être démantelé en Italie ou à l’étranger, c’est-à-dire en Turquie, le pays de la main-d’œuvre à bon marché? Pour le gouvernement, la question ne se pose même pas: selon certains officiels, la catastrophe ayant pénalisé la péninsule, l’Italie doit, à titre de compensation, s’occuper du démantèlement. Une affaire estimée à quelque 600 M€. Toutes les candidatures des ports italiens ont quasiment été écartées, à part l’option Gênes avec le port de la Lanterne, siège de la compagnie Costa Crociere. Le bassin de radoub est disponible contrairement à celui de Palerme qui affiche complet en raison de la présence de plusieurs paquebots de Costa Crociere. Et puis, les fonds marins sont suffisamment profonds pour permettre le passage de l’épave. Côté facture, le port demande 100 M€, soit 60 M€ de plus que la Turquie et 100 M€ de moins que Civitavecchia.