« Le groupe Transdev a garanti par courrier à l’État qu’il n’enclencherait aucune procédure collective devant le tribunal de commerce », a annoncé Pierre Maupoint de Vandeul, délégué syndical CFE-CGC des officiers de la SNCM, à l’issue d’une assemblée générale avec les salariés, le 2 avril. En conséquence, le mouvement de grève des personnels de la SNCM, entamé le 26 mars, a été suspendu. Après un conflit de près de dix jours début janvier, les syndicats avaient décidé de lancer un nouveau mouvement face aux « menaces graves et imminentes » pesant sur l’opérateur historique des lignes Corse-continent. La direction de la compagnie a salué la fin du mouvement.
Une table ronde prévue dans trois semaines
« Notre entreprise n’est jamais aussi forte que quand elle navigue. Je suis satisfait que nous puissions reprendre notre activité pour tous nos clients », a réagi Marc Dufour, président du directoire. Les syndicats ont également obtenu la tenue d’une table ronde sur « l’évolution de l’actionnariat », ainsi qu’une réunion avec le probable secrétaire d’État aux Transports, en présence du cabinet du Premier ministre Manuel Valls, « dans les trois semaines à venir ». Dès à présent, « l’État se mobilise pour trouver d’ici la fin de l’année un actionnariat industriel portant le redressement de l’entreprise sur les bases de son plan long terme, avec la désignation d’un responsable interministériel » chargé du dossier, a indiqué le ministère des Transports aux syndicats.
Par ailleurs, un conseil de surveillance se tiendra le 14 avril concernant la commande de quatre navires au chantier naval STX de Saint-Nazaire. « L’État confirme que des solutions de financement seront apportées par la Caisse des dépôts et la Banque publique d’investissement dès le 4 avril, en amont du conseil, ce qui est de très bon augure », a précisé Frédéric Alpozzo, délégué syndical CGT des marins de la SNCM. Ce dernier a aussi salué l’entrée en vigueur en juin du décret dit « État d’accueil ». Ce « texte anti-dumping social vise à lutter contre la distorsion de concurrence créée par la compagnie privée Corsica Ferrie et ses navires battant pavillon italien avec des équipages multinationaux », précise la CGT. La SNCM, soumise par une condamnation de Bruxelles à une obligation de rembourser 440 M€ d’aides publiques, est engagée dans un plan de redressement prévoyant un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et une réduction d’effectifs à hauteur de 500 postes sur un total de 2 600. L’objectif de ces mesures est d’obtenir une meilleure productivité et de remettre l’entreprise à flot.