P3 + G6 = 40/40/20

La libéralisation est devenue un maître mot en économie dans toutes les industries depuis vingt ans. Le maritime et le portuaire n’échappent pas à cette mode. Pour rester de concert avec cette nouvelle philosophie, la Commission européenne a même été jusqu’à retirer l’exemption faite aux conférences maritimes en 2009. Finis les cénacles de discussion sur les taux de fret. Pour les chargeurs, c’était l’occasion de voir les taux de fret baisser. Parce que les armateurs sont des pragmatiques, ils ont commencé par consolider le secteur puis par créer des alliances dont la vocation est d’allier leurs forces techniques mais pas commerciales. Ainsi sont nées deux alliances: le P3 et la G6. Le gratin du top 10 des armements conteneurisés s’y retrouve. Même si ces alliances ne réalisent pas de liaisons avec l’Afrique de l’Ouest, chargeurs et opérateurs africains souhaitent que soit remis en place le système des 40/40/20 en réponse à ces alliances. Un système où 40 % des marchandises vers un pays africain seront transportées par des armements africains, 40 % par des armements conférentiels et 20 % par des outsiders. En lieu et place des conférences maritimes, ce seront les nouvelles alliances qui devront se partager 40 % du trafic. Si, au final, ce système pose de nombreuses questions juridiques, il pourrait avoir le mérite de raviver la création d’armements ou d’un armement fédéral panafricain.