Pourquoi un tel gâchis? Cette plate-forme ultramoderne (gestion entièrement informatisée, localisation instantanée des marchandises…), livrée en juin 2011 par le constructeur DMS Salini, a essuyé deux énormes déconvenues. Tout d’abord, dès sa livraison, la faillite inattendue du seul client, Agrexco, exportateur israélien de fruits et légumes, lâché par le gouvernement du fait de ses dettes. « Orsero n’avait pas demandé de caution au gouvernement israélien », explique Marc Chevallier, président de l’EPR Port Sud de France. Enfin, mi-2013, l’arrêt de la ligne opérée par Cosiarma, celle-ci ayant pendant quelques mois permis à une vingtaine de salariés de Reefer Terminal Sète (filiale à 100 % d’Orsero) de faire vivre un semblant de trafic. Aujourd’hui fermé et à l’arrêt total, ce paquebot de 26 232 m2 « est à la vente », selon Marc Chevallier. Il confie: « Ce terminal fruitier est aujourd’hui le point noir du port. » Tout en restant optimiste: « La nature a horreur du vide, et ce terminal est l’un des plus beaux d’Europe! » Et pour cause: pour 20 M€ d’investissement, Orsero a bâti un bijou de logistique du froid: une zone de stockage centrale de 5 841 m2 (dont 290 m2 en froid négatif) et deux zones latérales de transit, de respectivement 9 723 m2 et 7 193 m2. Sans compter 1 587 m2 de bureaux, 1 395 m2 de locaux techniques. Le tout pour une capacité annuelle de 500 000 t. Mais vide à ce jour.
Dossier
Toujours pas de logistique du froid malgré un outil flambant neuf de 26 000 m2
Article réservé aux abonnés