Tomates, pommes de terre et autres agrumes acheminés jusqu’en 2009 par les navires conventionnels jusqu’à Marseille signent leur grand retour à Fos quatre ans plus tard, cette fois, sous forme conteneurisée.
Après l’échec de la ligne Cosiarma à Sète, les trafics israéliens ont été repris par les compagnies Borchard dans les bassins Est, SeagoLine et Cosmed à l’Ouest. Depuis novembre, les porte-conteneurs s’amarrent toutes les semaines sur le terminal de Seayard sur Fos2XL pour décharger quelque 200 conteneurs 40’supplémentaires de périssables. Face à l’accroissement des flux, le manutentionnaire a porté son parc à 400 prises reefers. Fin 2013, Seayard a investi 500 000 € dans 160 nouvelles prises et générateurs.
« La campagne de fruits et légumes, concentrée sur six mois, devrait prendre fin en avril. Ce sont des trafics nobles nécessitant un traitement particulier. Dès leur déchargement, les conteneurs sont positionnés par GPS sur le terminal et branchés à terre par un électricien », explique Claus Ellemann-Jensen, président de Seyard.
Contrôles sur terminal
En parallèle, les transitaires ont réussi à convaincre l’administration de créer un poste d’inspection phytosanitaire directement sur le terminal afin d’éviter le brouettage des conteneurs. « Nous voulons reconquérir les trafics partis à Koper, au Havre, Anvers et Rotterdam. Nous avons demandé à la direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Provence-Alpes-Côte d’Azur que les contrôles se fassent directement sur le terminal. Le contrôleur viendra sur l’aire de visite », explique le gérant d’Eurofret, Richard Arditti, qui se félicite de cette facilitation accordée par l’administration.
Seayard devrait investir dans un petit bâtiment situé à deux pas des nouvelles rampes reefers. Eurofos, l’autre manutentionnaire de 2XL, sera également en capacité de faire appel à ce service déporté pour ses conteneurs réfrigérés. Claus Ellemann-Jensen regrette néanmoins l’absence d’entrepôt de cross docking pour permettre à la marchandise déchargée des conteneurs de repartir aussitôt vers d’autres destinations.
Stef, premier opérateur du pôle froid
À quelques mètres de là, le Havrais Seafrigo Logistique a repris le 1er février au groupe Sea-Invest le fonds de commerce et les 10 000 m2 d’entrepôt sous température dirigée de Marseille Groupage dans l’optique de traiter les flux israéliens et de proposer du groupage et du cross docking. « Auparavant, nous gérions les formalités en douane auprès de Reefer Terminal Sète. Nous avons suivi les trafics à l’import d’Israël. Nous dépotons les conteneurs reefers de fruits et légumes et rechargeons les camions qui partent vers le nord de la France, la Grande-Bretagne et la Hollande », explique Jean-Paul Mesnières, directeur régional de Seafrigo. L’entrepôt possède cinq cellules, une de 5 000 m2, trois de 1 000 m2 en froid positif et une de 1 000 m2 en froid négatif. « C’est le seul entrepôt sous température dirigée de Distriport. Ce site constitue une réelle opportunité de développement », précise Jean-Paul Mesnières qui prévoit de développer l’activité de groupage sous température dirigée. À 12 km de là, sur le site de La Feuillane, le Grand port maritime entend développer d’ici deux à trois ans un pôle froid (positif, négatif et vracs secs). Un appel à projets a été lancé sur trois lots. Le premier a été attribué fin 2013 au groupe Stef qui devrait occuper 2 ha. Le projet de hub hallal, que l’on croyait abandonné, semble donc relancé, le port préférant désormais l’appellation de trafics ethniques.