Le Finistère représente le tiers des entreprises bretonnes de transport sous température dirigée. Et Brest reste toujours le premier port européen d’exportation de viande congelée. C’est dans cette optique que la CCI brestoise a fait construire, il y a une trentaine d’années, des entrepôts frigorifiques bord à quai. Propriété de la CCI, ce vaste hangar, d’une capacité initiale de 75 000 m3 en froid négatif (− 20 oC), était loué aux Entrepôts frigorifiques brestois (EFB) dont le principal actionnaire était le producteur de volailles Tilly-Sabco. Mais ça, c’était avant, pour reprendre les termes d’une certaine pub. L’arrêt des substitutions européennes à la filière de la volaille, et les difficultés qui en ont découlé, a bouleversé la donne. Tilly-Sabco a été contraint d’abandonner ces entrepôts frigorifiques qui, de toute façon, se trouvaient de plus en plus délaissés face au développement des conteneurs. « Le transport par conteneur a complètement remplacé celui par palettes », commente-t-on à la CCI. Augmentant ses capacités, la plate-forme multimodale est en effet désormais équipée de 380 prises frigo que privilégient notamment les volaillers Doux et Tilly-Sabco pour leurs exportations.
La CCI se retrouve ainsi avec ces entrepôts sur les bras. « Des entrepôts idéalement situés au 3e éperon, bien servis par des grues mobiles et qui constituent une infrastructure assez rare », fait valoir Raoul Laurent, directeur des équipements. Le désir de les conserver est bien réel et la CCI a monté un dispositif en interne, paré à reprendre du service s’il le fallait. Cherchant des entreprises travaillant dans le froid, elle a même lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI). « Nous sommes en recherche d’activités nouvelles », poursuit Raoul Laurent qui pense éventuellement à de l’importation de poisson. Pour l’heure, seule l’ancienne criée de Brest va s’y installer. Mais elle ne prendra que 2 000 m2 de ces vastes entrepôts.