Le premier port fruitier d’Europe

Article réservé aux abonnés

Dans le domaine du conventionnel, le port scaldien a traité l’année dernière un trafic de 1,7 Mt, à 95 % à l’importation. Il s’agit de fruits et de légumes. À l’exportation n’interviennent que des fruits et des viandes en faibles quantités. Pour ce qui est des conteneurs reefers, ce secteur est très important bien qu’Anvers soit essentiellement positionné à l’exportation. Rotterdam occupe une position prédominante à l’importation dans le cas de certains services et sur certaines routes.

L’entreprise Belgian New Fruit Wharf (BNFW), une division du groupe portuaire et logistique gantois Sea-Invest, est leader dans le domaine des trafics dits conventionnels, sa part de marché étant de l’ordre de 80 %. L’entreprise exploite cinq terminaux spécialisés, dont trois installations entièrement automatisées. Ces terminaux couvrent une superficie de 90 ha, dont 30 ha de magasins sous températures contrôlées, ce qui va de pair avec une capacité de 75 000 palettes. En 2013 BNFW a traité un trafic de 1,5 Mt de produits divers à l’importation, à savoir bananes, ananas, melons, pommes de Nouvelle-Zélande. Sur quai, une batterie de treize grues mobiles Gottwald, dont les capacités vont de 18 t à 100 t, manutentionne des paquets de palettes, mais aussi des conteneurs reefers. Pour l’instant, 10 % du trafic de bananes est en conteneurs, pourcentage qui va croissant. Le reste est en conventionnel. Par contre, les autres fruits sont conditionnés à 90 % en conteneurs.

BNFW a réalisé des installations ultramodernes et sophistiquées sur le plan de la logistique entrepôts. La recherche d’une flexibilité opérationnelle accrue s’est traduite par l’automatisation des installations. Une fois les paniers de palettes mises sur quai, ces dernières sont introduites par chariots élévateurs dans un terminal où l’informatique prend la relève. Elle couvre la gestion du réseau de bandes transporteuses desservant des zones de stockage où intervient le contrôle de la qualité. La gestion des livraisons implique une reprise en charge automatique des palettes dans les zones de stockage, puis vient l’intervention de chariots sans conducteurs pour le chargement des camions. Ces installations sont opérationnelles 24 h/24, et cela permet un travail de nuit. Ce transit via ces terminaux génère par ailleurs une valeur ajoutée grâce à l’intervention de divers services. Outre le contrôle de qualité, l’emballage, le réemballage et un contrôle phytosanitaire sont assurés. BNFW se charge ensuite des formalités douanières, de la traçabilité des expéditions. La route intervient pour 99 % des livraisons, vers l’hinterland belge, les Pays-Bas l’Allemagne, l’Autriche et la Scandinavie. L’entreprise se charge de l’expédition, assure la représentation fiscale, l’organisation du transport routier pour lequel il est fait appel à des tiers, mais intervient directement pour l’acheminement de conteneurs reefers d’autres terminaux anversois vers ses propres installations. Le rail n’intervient que pour 1 %.

EuroFruitPort

Avril 2013 a vu la mise en service dans la zone portuaire de la rive gauche d’un nouveau terminal fruitier issu d’un joint venture entre le groupe Euroports et la Compagnie fruitière. L’investissement a porté sur plus de 10 M€. Le terminal se trouve en bordure de la darse de Vrasene. La concession couvre 38 700 m2 sur laquelle a été réalisé un entrepôt frigorifique de 13 800 m2 (températures de 4o à 14o) composé de huit zones, soit une capacité de 4 500 palettes. Cette installation jouxte deux entrepôts pour « dry » de 8 100 m2 chacun et dispose de 450 prises pour conteneurs reefers, et comprend un site de 17 500 m2 pour stockage de conteneurs. Sur quai, des grues mobiles pour la manutention de conteneurs et de cages de quatre à huit palettes. La logistique est assurée par des chariots élévateurs. Ici également, une panoplie de services à valeur ajoutée: contrôle de qualité, triage, étiquetage, gestion de stock, remise sur palettes, tracking et tracing, liaison directe EDI avec la clientèle. Bref, la chaîne complète de la logistique du froid. Cette entreprise est essentiellement centrée sur les importations de fruits d’Afrique. En 2013, les activités ont porté sur plus de 150 000 t. Cette année, ledit terminal réceptionnera 200 000 t de bananes en conventionnel et 40 000 t d’ananas en conteneurs. Ces fruits chargés à bord des navires d’Africa Express Line (qui aligne des navires reefers classiques ayant une capacité de 180 conteneurs de 40’ et de 6 000 t de conventionnel) ont pour origine le Cameroun, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Ils sont destinés au nord de la France, au Benelux, à l’Europe de l’Est et du Sud et à l’Italie. Au chargement sont prévus des pommes de terre, des oignons, et 8 000 conteneurs chargés de viande et poisson.

La part du conteneur reefer

Les statistiques pour ce type de trafic étant approximatives, c’est auprès d’armements qu’il faut s’adresser. L’année dernière, Anvers aurait traité 240 000 conteneurs reefers, dont 60 % à l’exportation. Le numéro un est l’armement Hamburg Süd, qui depuis le mois de mars commence à aligner dans son service Reefer Plata Express, et partant sur Anvers, sa nouvelle génération de porte-conteneurs d’une capacité de 9 800 EVP, équipés de 2 100 prises, soit l’équivalent de 4 200 EVP. Sept unités de ce type remplaceront des porte-conteneurs de 7 600 EVP (1 800 prises). Ce service, qui a comme co-chargeurs Hapag-Lloyd et MSC, opère entre l’Europe du Nord et la côte Est de l’Amérique du Sud. Les treize services que l’armement dirige vers Anvers ont généré en 2013 un trafic de 263 000 EVP, dont 32 500 EVP reefers (24 000 EVP en 2012). Cinquante pourcents de ces cargaisons viennent d’Amérique centrale et latine, et en certaines saisons de l’Inde et de l’est de la Méditerranée. Quant aux destinations au départ d’Anvers, il s’agit du Benelux, de l’Allemagne, de la France et de la Suisse. Le reste de ce trafic représente la part de l’exportation, en provenance de Belgique, des Pays-Bas, de France, d’Allemagne et de Suisse. Il s’agit de frites, légumes, viandes, chocolat, produits pharmaceutiques, etc. Quant à la logistique de collecte et de distribution des conteneurs reefers, c’est surtout la route qui intervient et, dans de moindres mesures, le rail et le fluvial.

Un armement, futur membre de l’Alliance P3 et qui préfère garder l’anonymat, a généré l’année dernière, via plusieurs services, l’équivalent de 15 000 EVP reefers (dont 20 % à Zeebrugge) chargés de fruits, légumes, frites, et parmi d’autres, des produits pharmaceutiques en progression constante.

Les grands terminaux à conteneurs sont bien équipés pour ce type de trafic. Avec ses trois terminaux à marée, PSA dispose de 2 364 prises pour reefers de 40’. DP World/Antwerp Gateway dispose au Deurganckdok de 525 prises et a traité l’année dernière 38 000 conteneurs reefer. Ceci surtout à l’exportation.

Norbert Dentressangle impliqué dans la logistique du froid

La reprise par le groupe français d’une partie des activités d’entreposage et d’expédition de la Nova Natie impliquait l’exploitation d’un centre de stockage sous température contrôlée dans la zone portuaire de la rive gauche, dans les environs de la grande darse à marée Deurganckdok. Il s’agit d’un entrepôt de 15 000 m2 dont 7 000 m2 pour les produits réfrigérés jusqu’à − 21o, le reste étant consacré aux produits frais pour lesquelles les températures peuvent varier de 0o à 20o.

Les produits, fruits, légumes, viandes (charcuterie), viennent de différentes régions du monde. La réception se fait en conteneurs. L’entreprise assure divers services, comme les formalités douanières, les contrôles de qualité, l’emballage. Quant à la distribution, qui se fait en conteneurs et en camions, elle concerne le Benelux, la France et d’autres pays d’Europe.

Dossier

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15