Il faut dire que le segment d’activité a connu l’an dernier sur Haropa une croissance de 20 % à l’import par rapport à 2012. À l’import, le trafic s’est établi à 797 000 t en 2013. À l’export, à 1,17 Mt, soit une augmentation de 16 %. À l’import, le secteur des poissons et crustacés représente à lui seul 26 % des marchandises importées suivi par les légumes (17 %), les produits laitiers et les fruits (ex æquo à 14 %). À l’export, les plats cuisinés sont en tête (32 %) suivis des viandes (25 %) et des boissons (18 %). D’une manière globale, les produits frais représentent 49 % et les produits surgelés 50 %. Le trafic conteneurs s’élève à 190 000 EVP.
Côté destinations, les pays importateurs sont les États-Unis (400 000 t), la Chine (310 000 t), le Japon (120 000 t), Singapour (110 000 t) et les DOM-TOM (200 000 t). À l’exportation, on trouve la Chine (115 000 t), la France (98 000 t), l’Amérique du Nord (55 000 t), la Turquie (41 000 t) et l’Irlande (38 000 t).
« Nous avons un partenariat avec le MIN (marché d’intérêt national) de Rungis et le MIN de Rouen. Depuis la réforme portuaire, nous enregistrons une croissance régulière tant à l’import qu’à l’export. Un client veut avant tout de la qualité. Par le passé, il y avait de nombreuses idées reçues qu’il a donc fallu combattre. Il est également important de participer à de gros salons comme l’European Seafood à Bruxelles, le rendez-vous mondial des professionnels du secteur des produits de la mer. Comme pour des trafics spécifiques, à l’exemple des vins et spiritueux, nous proposons en reefer une gamme complète de services », analyse Hervé Cornède.
Parmi ces prestations, la place havraise propose 2 100 prises reefers, un monitoring à distance 24 h/24, des conteneurs, un réseau de prestataires maintenance et réparation de conteneurs frigos ou encore 100 tractionnaires pour le transport de conteneurs reefers. Autre point fort au Havre, le PIF-PEC (poste d’inspection frontalier, point d’entrée communautaire), une initiative mise en place il y a plusieurs années par le Syndicat des transitaires et commissionnaires en douane du Havre. Il s’agit du premier centre français de contrôle vétérinaire et phytosanitaire avec deux centres d’inspection frontaliers installés sur la zone portuaire. Le taux d’acceptation des marchandises était de 99,6 % en 2013. Le PIF-PEC a pour avantage de faciliter les contrôles douaniers, de réduire les temps de transit et de réduire les coûts à l’importation.
Le GPMH a également l’atout d’une réserve foncière de 19 ha et d’une capacité totale d’entreposage de 500 000 m3. Le futur parc logistique du Pont de Normandie 2 (PLPN2), à l’est du barreau de l’A29 sur la zone industrialo-portuaire, devrait également permettre de nouvelles implantations logistiques. Le PLPN2 aura une emprise totale de 76 ha et une capacité d’accueil de 156 000 m2.
Des tarifs avantageux
Côté coût, le GPMH met en avant des tarifs d’un conteneur à l’import particulièrement avantageux. Par rapport au GPMH, il serait de + 49 % par Rotterdam et Anvers pour un conteneur de 20 t de viande. Le passage PIF serait de + 200 % par Anvers et + 300 % par Rotterdam. Autre avantage, le temps de transport routier d’un conteneur vers Rungis serait de cinq heures plus long par Rotterdam et de quatre heures plus long par Anvers.
Aujourd’hui, de nombreuses entreprises sont présentes au Havre. Sur le froid négatif, on trouve Dugrand (36 000 m3) avec une activité de conditionnement, ou le Japonais Nichirei (22 000 m3). En froid négatif, Cap Gel dispose de 40 000 m3 de capacité avec également une activité de conditionnement. En positif et négatif, on retrouve des entreprises comme Trans Inter (8 900 m3 en positif et 11 000 m3 en négatif), Sogedial (5 200 m3 en positif et 7 500 m3 en négatif). Les entrepôts publics, eux, ont une capacité de 15 000 m3.
Plate-forme « verte »
Parmi les nouveaux venus sur cette activité, on trouve SDV qui depuis 2001 gère une plate-forme logistique sur un terrain de 14 ha sur le parc logistique du Pont de Normandie. SDV a compris l’intérêt de développer une activité logistique du froid au Havre. En septembre, la société a ouvert un entrepôt reefer sur son site. SDV propose également des services annexes de type conditionnement et étiquetage. « En température positive, la capacité est de 1 200 palettes et en négatif de 700. Nous avons la particularité d’être la première plate-forme verte de Normandie. L’entrepôt du Havre utilise un fluide vert répondant aux normes du Grenelle de l’environnement pour le maintien de la chambre froide à basse température. Les panneaux, parois et plafonds de la chambre froide sont composés de laine de roche incombustible faisant de cet entrepôt le premier de ce type en France », explique David le Borgne, le responsable maritime export et département reefer. Aujourd’hui SDV, qui ne fait que de l’export (Afrique, Asie, Moyen-Orient, États-Unis, Canada, etc.), ne cache pas des ambitions plus grandes à l’avenir.
Autre entreprise, autre dimension, EFBS Seafrigo est une entreprise havraise familiale fondée en 1976. « Nous faisons du 100 % alimentaire. Aujourd’hui, nous disposons en France et à l’étranger de 600 000 m3 d’entrepôts en frais et surgelés. Nous avons également 80 000 m2 d’entrepôts à température ambiante », explique Stéphane Leydier, le responsable marketing et communication de EFBS Seafrigo. L’entreprise a considérablement élargi ses activités ses dernières années avec le transport routier (Maex), le transport aérien (AirFrigo), la traction portuaire (API), le transport maritime (Seafrigo avec 45 000 EVP par an) mais aussi la découpe, le conditionnement et le contrôle qualité (Packgel). En 2013, la société a ouvert un entrepôt à New York près de l’aéroport de Newark. Au Havre, enfin, elle a lancé des travaux en 2013 pour construire un nouvel entrepôt de 45 000 m3 entièrement robotisé. La mise en service est prévue le 1er juin.