Le 25 mars, l’Association des utilisateurs de transport de fret a réagi à la décision de la FMC d’autoriser la mise en œuvre du P3 sous conditions de contrôle. « Les chargeurs n’ont eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur les dérives possibles de telles alliances avec, à terme, un effet extrêmement dommageable sur le commerce mondial. Ces alertes ont été entendues et prises en compte par les autorités de la concurrence américaines qui, tout en validant cette coopération au sein du P3, ont instauré un système de contrôle permettant de garantir un certain nombre de barrières et garde-fous. »
Cet « encadrement » garanti par les autorités de la concurrence américaines « est à même de rassurer les chargeurs sur l’impact fortement néfaste » du P3 sur le marché maritime.
Les autorités américaines auraient toutefois pu aller plus loin en « imposant également une surveillance sur la qualité de service ». En effet, la rationalisation à l’extrême mènera « inévitablement » à la réduction du nombre de ports touchés en direct, et ce au détriment des chargeurs. La limitation des transbordements assure un temps de transit plus court, des taux de fret plus économiques et une plus grande sécurité pour la marchandise.
La sanction du non-respect ou de la réalisation d’actions non conformes avec ces nouvelles exigences du FMC mérite également d’être clarifiée.
Dans le contexte européen, les chargeurs rappellent qu’ils se sont « largement exprimés » en défaveur du renouvellement du règlement Consortia qui lui autorise les manipulations de la capacité offerte sans imposer de garde-fous comme le font les États-Unis.
Le P3 devrait être accepté par la Commission européenne
De source interne, on négocie fermement les conditions de retour des ship planers qui accepteraient d’être détachés auprès du centre d’exploitation des navires du P3. En effet, la Commission européenne exigerait, entre autres, une étanchéité totale entre le centre d’exploitation du VSA et ses membres, à savoir Mærsk, MSC et CMA CGM. Un personnel détaché pourrait donc être « sensible » aux conditions de son retour au bercail. Tout cela pour écrire que la Commission européenne devrait probablement donner, sous conditions ou non, son accord à ce consortium. On attend donc avec intérêt de savoir comment elle va régler le problème de la durée de validité du P3 (10 ans avec un préavis de sortie de deux ans) alors que l’actuel règlement Consortia accepte au mieux trois ans avec un préavis d’un an.