Le 14 mars, les officiers-élèves de 5e année des trois sites de l’ENSM au Havre, à Nantes et Marseille ont diffusé un communiqué pour alerter sur « le problème de chômage auquel ils sont majoritairement confrontés ». Le document précise: « Sur 90 d’entre nous interrogés, 57 ont répondu avoir été dans une situation de chômage avant leur entrée en 5e année, ce qui représente 63 % des effectifs. La durée moyenne de cette période s’élève à 4,8 mois. Par ailleurs, pour des raisons indéterminées, dans le cas de 12 élèves, l’employeur d’avant la période de chômage était le même que celui d’après la période de chômage. » Par ce texte, ces officiers-élèves de 5e année souhaitent attirer l’attention des acteurs du monde maritime. Ils attendent que « des solutions soient trouvées pour mettre un terme à cette situation, en développant l’emploi sous pavillon français ». Ce communiqué a été suivi d’une communication de la CGT sur le même sujet le 21 mars. Pour la Fédération des officiers de la marine marchande (Fomm-CGT), « les armateurs s’inscrivent délibérément dans une politique d’abandon de la filière de transport maritime avec des emplois pour les marins français Enim. Nous dénonçons l’incurie de l’État et du gouvernement face aux besoins d’embarquement des jeunes officiers dans le cadre de leur cursus de formation délivré par l’ENSM. »
Soutien de la CGT
La Fomm-CGT présente trois revendications. La première concerne l’État qui « doit imposer des obligations aux armateurs français recevant des aides d’état (exonération de charges patronales et taxe au tonnage), contreparties obligatoires en termes d’embauche de jeunes marins et officiers afin de pérenniser la profession ».
La deuxième réclame la mise en place d’une « obligation à tous les armateurs français d’embarquer des élèves des trois premières années (L) scolaires sur des navires battant pavillon français ». La troisième revendication porte sur « une embauche et un embarquement à des postes d’officiers, pont et machine, des jeunes brevetés afin de sortir de la spirale de la dégradation continue de l’emploi de marins nationaux Enim, ce qui suppose d’éradiquer le dumping social mettant en concurrence les marins ». Enfin, pour l’embarquement sur les navires des pavillons tiers européens, appartenant aux armateurs français proposés par le rapport Leroy, « cela doit être limité tant que ne sont pas explorées, avec les armateurs français, les possibilités d’embarquement prioritaire sur les navires du pavillon français y compris ceux de la Marine nationale ».