Depuis plusieurs années, deux chantiers, SK Steel et SK Ship Breaking and Recycling ont opéré illégalement dans une forêt de mangrove classée comme site protégé et devenu ces dernières années l’un des cimetières de navires les plus toxiques au monde. Après être parvenues à louer le territoire en 2009, les deux entreprises ont procédé à l’abattage de plusieurs milliers d’arbres, des palétuviers, puis ont commencé à importer des navires en fin de vie pour les démolir sur les plages. Le 6 octobre 2013, la Cour suprême du Bangladesh a jugé les chantiers illégaux et a ordonné leur expulsion pour replanter les arbres de mangrove. « Le gouvernement fait enfin face à ses responsabilités en renforçant notre législation environnementale et les décisions du tribunal, a déclaré Syeda Rizwana Hasan, directeur l’organisation Bela (Bangladesh Environmental Lawyers Association), membre de l’ONG Shipbreaking Platform. Les démolisseurs de navires enfreignent quotidiennement la loi en important des navires contenant des déchets dangereux et toxiques au Bangladesh sur les plages. Nous devons arrêter ces opérations illégales. »
Déforestation nocturne et illégale
En juillet 2009, avec le soutien de l’ONU, plus de 1 400 arbres ont été plantés afin de protéger les communautés locales contre les impacts dévastateurs des cyclones et des inondations, la végétation agissant comme bouclier contre l’érosion et atténuant l’amoncellement des eaux. La déforestation, dont une partie s’est déroulée en pleine nuit à l’insu de la population locale, a notamment été ordonnée par un parlementaire bangladais qui faisait partie des opérateurs des chantiers.
Un premier dossier contre la démolition illégale de navires a été déposé en 2009 par le Département des forêts, une agence du ministère bangladais de l’Environnement et des forêts. La Cour suprême s’est alors prononcée contre la démolition sur les plages et dans les forêts et a statué sur l’illégalité de quatre chantiers de démantèlement, condamnés à fermer et à replanter les arbres de mangrove. Suite à cette décision, les chantiers ont néanmoins continué leur activité et les palétuviers n’ont pas été replantés.