Adolfo Utor, président de l’entité, a rappelé la baisse du trafic portuaire espagnol en 2013 (− 3,5 %, 459 Mt), en insistant sur la situation des deux archipels qui intéressent particulièrement les compagnies maritimes espagnoles. Si le trafic des ports des Baléares s’est maintenu, il n’en a pas été de même aux Canaries en raison d’une forte baisse des diverses et des vracs secs.
Mais le point le plus préoccupant est sans nul doute la situation du pavillon espagnol. Selon le dernier pointage d’Anave, au 1er janvier, les compagnies espagnoles contrôlaient 211 navires, soit douze de moins en un an (onze sous pavillon espagnol et un sous pavillon étranger). Deux navires seulement ont été incorporés en 2013, un chimiquier et un asphaltier. La baisse du tonnage sous pavillon espagnol (− 8 % à 2,3 Mtjb sur un total de 3,83 Mtjb) est la plus forte jamais constatée en une année depuis la création du Registre spécial des Canaries (REC, en espagnol) en 1992. Pour Adolfo Utor, cette situation est la conséquence de la faible compétitivité du REC, d’où l’urgence de la réforme que l’association réclame, sans succès, depuis plusieurs années.
Le président d’Anave très critique
Le président d’Anave s’est montré très critique sur le sort de plusieurs initiatives récentes de la Commission européenne. Concernant le projet visant à libéraliser l’accès aux services portuaires, il regrette que la manutention et le pilotage en soient exclus. À propos de la directive sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants de substitution, les amendements présentés au Parlement européen et les décisions du Conseil « conduisent à une élimination quasi-totale des engagements inclus dans la proposition de la Commission », selon Adolfo Utor.
L’Association salue la baisse des droits portuaires, incluse dans le projet de loi de finances 2014, mais regrette la forte hausse (+ 96,6 %) du droit relatif aux aides à la navigation, annoncée en janvier, afin d’éponger le déficit d’exploitation de Sasemar, l’entreprise publique en charge des opérations de surveillance et de sauvetage dans les zones maritimes espagnoles. Anave suggère la mise en place d’un nouveau modèle comportant une cession partielle de la gestion et des services à des sociétés privées.