La marine américaine a mis fin à la première tentative des rebelles, qui bloquent les terminaux pétroliers depuis juillet en réclamant l’autonomie de la région orientale de Libye, d’exporter le pétrole qu’ils détiennent. Le pétrolier battant pavillon nord-coréen, arraisonné par les autorités libyennes, était parvenu à échapper à son escorte le 11 mars. « Les forces américaines, à la demande des gouvernements libyen et chypriote, ont abordé et pris le contrôle du pétrolier Morning-Glory, un navire capturé un peu plus tôt ce mois-ci par trois Libyens armés », a annoncé dans un communiqué le responsable du service de presse du Pentagone, l’amiral John Kirby.
Menée par deux destroyers, l’USS-Roosevelt et l’USS-Stout, l’opération, qui n’a fait aucun blessé, a eu lieu dans les eaux internationales au sud-est de Chypre. Les autorités chypriotes ont de leur côté indiqué que le Morning-Glory, immobilisé dans les eaux internationales au sud-est de Chypre depuis le 15 mars, n’a pas demandé d’autorisation pour entrer dans un port. Des navires chypriotes « ont été déployés pour surveiller le pétrolier, qui s’est arrêté à 18 milles nautiques au sud du port de Limassol », dans le sud de l’île, avant d’être abordé par les Américains. Le Morning-Glory, arrivé le 8 mars au port d’Al-Sedra et contrôlé par les rebelles, a chargé au moins 234 000 barils de brut. Le procureur général libyen a immédiatement ordonné l’arrestation du navire et de son équipage, et la marine libyenne a annoncé avoir cerné le port pour l’empêcher de sortir. Cependant, le 11 mars, les autorités libyennes ont admis que le navire « avait profité des mauvaises conditions climatiques pour prendre le large » et a échappé à l’escorte des forces libyennes. Dans un communiqué, le gouvernement intérimaire libyen a confirmé la prise de contrôle du pétrolier, et « remercié en particulier les États-Unis et la république de Chypre ». Il a assuré que les membres d’équipage, acheminés vers la Libye, « seront traités conformément aux lois nationales et internationales ». Le gouvernement ajoute que « le pétrole est le nerf de l’économie nationale et toute atteinte aux richesses du peuple libyen est inacceptable et ne saurait rester sans réponse ».